Violences meurtrières au Soudan, mais avancée des négociations

Violences meurtrières au Soudan, mais avancée des négociations
Tous droits réservés REUTERS/Mohamed Nureldin Abdallah
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Par Sandrine Delorme avec AFP, Reuters
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Les tensions sont montées d'un cran dans la capitale soudanaise après l'annonce de l'inculpation du président destitué Omar el-Béchir. La nuit s'est soldée par la mort d'au moins 6 personnes. Les militaires évoquent un sabotage des négociations qui serait menées par des forces loyales à Béchir.

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Le sit-in des manifestants devant le QG de l'armée à Khartoum va-t-il être dispersé ? Alors que les militaires affirment qu'ils ne feraient jamais une telle chose et que les négociations entre les représentants militaires et civils avancent bien, lundi soir, des forces paramilitaires auraient dispersé des manifestants sur des barricades près du sit-in à coup de gaz lacrymogènes.

Selon des sources médicales proches du mouvement de contestation, cinq manifestants ont été tués, dont au moins un devant le QG. Au cours d'une conférence de presse nocturne, le conseil militaire a dénoncé des éléments non identifiés qui veulent saboter les négociations en cours sur le transfert du pouvoir et la transition politique. Il a aussi évoqué la mort d'un militaire et plusieurs blessés.

Plus tôt dans la journée, la tension était montée d'un cran dans la capitale, juste après l'annonce de l'inculpation du président destitué et emprisonné Omar el-Béchir pour "le meurtre de manifestants" pendant les protestations contre son régime.

Des heurts avaient alors eu lieu entre forces de l'ordre et manifestants, selon le Comité des médecins, qui a fait état de trois manifestants blessés par balles.

Depuis dimanche soir, des manifestants bloquent une grande artère de la capitale, la rue du Nil. Ils accusent les militaires d'avoir fermé un pont menant à leur sit-in permanent devant le QG de l'armée.

Le point sur les négociations

"Au cours de la réunion d'aujourd'hui (lundi), nous nous sommes mis d'accord sur la structure des organes (de transition) et leurs prérogatives". "Les discussions de demain (mardi) vont porter sur la durée de la période de transition et la composition du (nouveau) conseil" et des deux autres organes.a déclaré à l'AFP un porte-parole des protestataires, Taha Osman.

Le porte-parole du Conseil militaire, le général Chamsedddine Kabbachi, a confirmé les termes de l'accord.

"Nous nous sommes entendus sur la formation des entités de la transition aux niveaux souverain, exécutif et législatif", a-t-il déclaré à la presse. "Demain, nous allons discuter des pourcentages de représentation (au sein de ces organes) et de la durée de la transition", a-t-il dit.

Jusqu'ici, les deux parties divergeaient notamment sur la composition d'un Conseil souverain appelé à remplacer le Conseil militaire qui a pris le pouvoir après l'éviction de Béchir le 11 avril.

L'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, veut qu'il soit dominé par les civils tandis que l'armée cherche à ce qu'il comprenne une majorité de militaires.

Les généraux souhaitent une période de transition de deux ans, tandis que les protestataires veulent que cette période s'étende sur quatre ans.

Les militaires voulaient en outre garder la Charia (loi islamique) comme source de la législation pendant la période de transition.

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