75e D-Day à Juno : rencontre avec Gérard Verdonk, adolescent en 1944

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Par Cyril Fourneris et Sandrine Delorme
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A 93 ans, il a une énergie débordante. Témoin des bombardements et "résistant malgré lui", il raconte.

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“Nous sommes à Caen dans le nord de la France où Emmanuel Macron et Donald Trump vont se rencontrer jeudi. Cette ville a été presque entièrement détruite en 1944 alors que les forces allemandes s'étaient retranchées ici peu après le débarquement. Très peu de gens qui ont été témoins des bombardements alliés sont toujours en vie. Mais nous en avons rencontré un. Et il a même joué un rôle dans la libération de la France.”

Le calme de son quartier tranche avec son énergie débordante. Gérard Verdonk ne fait pas ses 93 ans.

Adolescent pendant la guerre, il vivait dans la ferme que louait son père à Bény-sur-Mer, l'un des premiers villages libérés par les troupes canadiennes, le 6 juin 1944, après une occupation qu'il dit avoir vécu dans l'ignorance de la barbarie nazie :

“Ils ont occupé le village pendant toute la guerre, pendant les quatre ans à peu près. Nous, on les recevait à la ferme, ils venaient chercher du lait, chercher du beurre. Quand ils revenaient de permission, ils nous ramenaient du chocolat, des choses comme ça...”

Jusqu'au soir de printemps où tout à basculé, il avait 17 ans :

“Le 5 juin déjà au soir, quand on était de corvée pour porter la barrique d'eau, les avions américains ou anglais sont venus et ont bombardé la batterie d'artillerie qui était sur les bois de Reviers. Le 6 juin, mon père le savait, c'est pas possible, il le savait”.

En effet, sa famille est proche de résistants. D'ailleurs, quelques mois plus tôt, quand il avait été réquisitionné pour transporter du ciment pour bâtir les bunkers allemands de Juno Beach, son père lui avait mystérieusement demandé de compter ses pas...

“Où on mettait le ciment, ça faisait un nombre de pas déterminé, ou un nombre de mètres. Il récoltait ces informations le soir ou le lendemain et transmettait ça à son beau-frère qui habitait à Disy, Monsieur Savard, qui, lui, envoyait ça en Angleterre”.

Gérard Verdonk a accepté de nous guider dans la campagne normande jusqu'à Juno Beach, où les Canadiens ont débarqué.

“On a amené du ciment là..."

Nous lui avons demandé exactement pourquoi il comptait-il ses pas, vers les fortifications allemandes ?

“Comme je vous l'ai dit, l'oncle transmettait ça en Angleterre et il savait alors où était le nid de mitrailleuses, il savait où était le blockhaus. A quelques mètres près, il savait qu'ils étaient là”.

"Donc on peut dire que vous avez participé à la libération de la France ?"

"Oh non, faut pas pousser, vous allez trop loin !"

Au cimetière canadien non loin de là, le Centre Juno Beach raconte l'histoire de Gérard Verdonk, dans le cadre d'une exposition sur des civils, qui ont vécu chacun à leur manière le Jour J.

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