Moyen-Orient : pas encore dévoilé, le "plan Kushner" a déjà du plomb dans l'aile

Manifestation à Bethléem (Cisjordanie) contre le plan de paix américain
Manifestation à Bethléem (Cisjordanie) contre le plan de paix américain Tous droits réservés AP Photo/Mahmoud Illean
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Par Maxime BayceAFP
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Donald Trump annonce ce mardi son plan de paix pour le Proche-Orient, salué comme "historique" par Israël mais qui n'a que peu de chances d'aboutir tant il est rejeté d'avance, avec force, par les Palestiniens.

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Benjamin Netanyahu accueilli en vieux camarade à la Maison Blanche. Le Premier ministre israélien est a Washington pour présenter officiellement ce qui, selon Donald Trump, devrait être un pas historique vers la paix au Moyen-Orient.

Son plan pour la région va être dévoilé ce mardi. Pour l'instant, rien n'a filtré sur son contenu mais l'ancien magnat de l'immobilier, qui se targue d'être un négociateur hors pair, en semble très satisfait.

"C'est un plan qui est très important pour la paix au Moyen-Orient", a-t-il estimé. "Peu importe où je vais, ils disent tous qu'Israël et les Palestiniens doivent faire la paix avant que l'on puisse vraiment avoir la paix au Moyen-Orient. Les gens travaillent sur ce plan depuis de nombreuses années et je pense que nous sommes relativement proches, mais nous devons obtenir l'accord des autres."

Neutralité américaine en question

C'est au printemps 2017 que la mission d'un plan de paix a été confiée au gendre et conseiller du président, Jared Kushner. Un choix qui, à l'époque, avait surpris; le CV du jeune homme étant assez loin d'en faire un spécialiste de cette région du monde.

Au-delà du casting, les Etats-Unis de Donald Trump ont, ces dernières années, affirmé un tropisme très pro-israélien. Légitimation des colonies en Cisjordanie pourtant jugées illégales au regard du droit international, reconnaissance de Jérusalem comme capital de l'état hébreux...la neutralité de Washington est largement mise en doute. Résultat : les autorités palestiniennes ont déjà fait savoir qu'elles ne soutiendront pas le plan.

Nouvelle phase de lutte palestinienne

Selon de hauts responsables, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a refusé au cours des derniers mois les offres de dialogue du président américain et juge son plan "déjà mort".

Pour Mohammed Shtayyeh, Premier ministre palestinien, "ce plan est fait pour protéger Trump de la procédure d'impeachment et garder Netanyahu hors de prison.Ce n'est pas un plan pour le Moyen-Orient mais plutôt un plan qui protège ses créateurs".

A Gaza, hier, des centaines de personnes ont manifesté contre le plan. Le Hamas, qui contrôle cette bande de territoire a mis en garde contre une "nouvelle phase" de la lutte palestinienne à l'égard de l'occupation israélienne.

Pas de quoi saper l'optimisme de Donald Trump. Il s'est dit convaincu d'obtenir in fine le soutien des Palestiniens misant sur l'appui, loin d'être acquis, des autres pays arabes.

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