Emmanuel Macron en visite en Pologne pour apaiser les tensions

Emmanuel Macron et le président polonais Andrzej Duda à Varsovie - Lundi 3 février 2020
Emmanuel Macron et le président polonais Andrzej Duda à Varsovie - Lundi 3 février 2020 Tous droits réservés Czarek Sokolowski APCzarek Sokolowski
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Par Euronews avec AP & AFP
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🇫🇷🇵🇱 Emmanuel Macron est en visite en Pologne pour engager un "tournant" dans la relation entre les deux États, et faire baisser les tensions.

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Emmanuel Macron est arrivé ce lundi en Pologne pour une visite de deux jours avec un objectif principal : renouer le dialogue avec Varsovie.

Depuis deux ans, les relations entre les deux pays sont tendues. En octobre 2018, le président français avait critiqué vigoureusement les dirigeants polonais en raison de leurs positions anti européennes, mais aussi à cause des violations répétées de l'État de droit.

Pologne : sixième pays de l'UE par le PIB

Politique migratoire, climat, menaces de la Russie en Europe de l'est, les sujets de divergences ne manquent pas. Mais la situation a changé, depuis le Brexit. La Pologne est devenue le cinquième pays européen par la population, le sixième par le PIB.

"Les rôles devront être répartis à nouveau, et l'architecture européenne va devoir être changée" a affirmé le président polonais Andrzej Duda lors d'une conférence de presse commune avec son homologue français. "Le départ du Royaume-Uni commence un nouveau chapitre. C'est une nouvelle époque qui s'ouvre. La question est de savoir comment le faire pour que cela soit dans le meilleur intérêt de nos pays et de nos citoyens" a-t-il ajouté.

Accompagner la Pologne

Côté français, le ton est plutôt conciliant. Le président a très brièvement évoqué la réforme controversée de la justice en Pologne en indiquant qu'il souhaitait que le dialogue entre Varsovie et la Commission européenne à ce sujet "s'intensifie".

Emmanuel Macron a plutôt insisté sur le défi climatique que doit relever le pays, très dépendant du charbon, mais également sur la création d'un partenariat stratégique. Deux accords basés sur la défense, l'industrie et l'économie ont été signés entre les deux Etats.

"Je souhaite que cette visite, nos échanges, marquent un véritable tournant dans le rôle qu'ensemble nous pouvons jouer pour l'Europe demain" a affirmé le président français lors d'une conférence de presse. "J'ai beaucoup de respect et d'admiration pour ce que votre pays a à faire et l'Europe doit apporter toute la solidarité nécessaire à cet égard" évoquant le "Green Deal" européen initié par Ursula von der Leyen.

La France est proeuropéenne

Répondant aux inquiétudes des Polonais à propos de son ouverture à l'égard de Moscou et ses critiques de l'Otan, Emmanuel Macron a affirmé son attachement à l'alliance atlantique et l'engagement de la France à défendre son flanc est, citant la participation de quelque quatre mille soldats français à des exercices et des patrouilles dans cette région.

"La France n'est ni prorusse ni antirusse, elle est proeuropéenne", a-t-il dit, avant de prôner un "dialogue politique exigeant" avec la Russie.

Une visite préparée par l'Elysée

Pour préparer cette opération séduction, l'Elysée a martelé la semaine dernière que "sur aucun grand sujet européen on ne peut avancer sans la Pologne".

"Nous voulons renforcer la relation franco-polonaise, il existe des divergences, qu'il faut mettre sur la table mais des convergences dans des domaines comme la politique industrielle, la défense européenne, l'énergie nucléaire, la taxation du numérique ou encore la politique de concurrence", explique la présidence française.

Pour montrer sa bonne volonté, l'Elysée a répété cette semaine que la France trouverait légitime que Varsovie reçoive des subventions plus importantes que d'autres pour l'aider à baisser ses émissions de CO2, si elle rejoint le "Green Deal" européen.

Quant à la politique migratoire, Emmanuel Macron estime depuis 2018 que le "principe de solidarité obligatoire pour tous" qu'il défend en matière d'accueil des réfugiés peut s'aménager en "modalités flexibles, comme participer à des programmes européens plutôt que d'accueillir des réfugiés", rappelle Paris.

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