L'Italie et l'Allemagne ouvrent la voie à une reprise du tourisme en Europe occidentale

L'Italie et l'Allemagne ouvrent la voie à une reprise du tourisme en Europe occidentale
Tous droits réservés Alfredo Falcone/ LaPresse
Tous droits réservés Alfredo Falcone/ LaPresse
Par Euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

L'Italie et l'Allemagne ouvrent la voie à une reprise du tourisme en Europe occidentale.

PUBLICITÉ

En Europe, le ralentissement de la pandémie de coronarius pousse les États à relancer leur économie. L'Italie et l'Allemagne ouvrent la voie à une reprise du tourisme.

L'Italie rouvre ses frontières aux touristes européens mercredi, un mois après la reprise progressive de l'activité dans le pays qui espère à l'approche de l'été sauver son industrie touristique, secteur clé de son économie sapé par la pandémie.

Les gondoles peuvent voguer sur les canaux de Venise, les amoureux jouer les "Roméo et Juliette" sur le balcon de Vérone et, depuis lundi, le Colisée de Rome ou les Musées du Vatican accueillent à nouveau les visiteurs.

Mais les sites touristiques, comme les hôteliers et les restaurateurs, craignent que les touristes ne soient pas cet année au rendez-vous de l'Italie, l'un des pays d'Europe les plus touchés par la pandémie où le nouveau coronavirus a fait plus de 33.500 morts, avec la Lombardie (nord) comme épicentre européen de l'épidémie.

Trois aéroports ouvrent en Italie

Le gouvernement autorise aussi ce mercredi 3 juin la libre circulation entre les régions, mais les interdictions de grands rassemblements et l'obligation du port du masque dans les lieux clos et dans les transports publics demeurent.

La crise sanitaire "n'est pas terminée" a du reste prévenu mardi, jour de Fête nationale, le président de la République Sergio Mattarella, qui a loué "l'unité" de son pays face à "l'ennemi invisible".

En déplacement à Codogno, localité de Lombardie où était apparu mi-février le virus en Italie, il a appelé le pays à repartir, fort de la "solidarité et du courage" dont il a fait preuve en ces temps difficiles.

L'Italie a imposé un verrouillage économique début mars et a vu depuis le nombre de contaminations chuter régulièrement. Mais le pays doit à présent faire face à la plus grave récession depuis la Seconde Guerre mondiale, et a un besoin crucial de voir revenir les touristes.

Les vols internationaux ne devraient reprendre mercredi que dans trois grandes villes - Milan, Rome et Naples - et le gouvernement craint que ceux qui viennent habituellement dans la péninsule depuis les pays voisins en voiture, train ou ferry ne choisissent d'autres destinations.

Ne pas traiter l'Italie "comme un lépreux"

La Suisse a prévenu que ses citoyens qui se rendraient en Italie à partir de mercredi seraient soumis à des "mesures sanitaires" à leur retour. Elle ouvrira ses frontières avec l'Allemagne, la France et l'Autriche le 15 juin, mais pas avec l'Italie. Le 15 juin, l'Autriche lèvera ses restrictions avec l'Allemagne, la Suisse, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie mais, là encore, pas avec l'Italie, que son ministre de la Santé a qualifiée la semaine dernière de "point chaud".

Ces mesures spécifiques à l'Italie ont poussé le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio à mettre en garde les pays contre le fait de traiter son pays "comme un lépreux". Il a annoncé qu'il se rendrait en fin de semaine en Allemagne, en Slovénie et en Grèce pour les persuader que l'Italie est un pays sûr pour les touristes. Il doit recevoir mercredi son homologue français Jean-Yves Le Drian.

Les personnes arrivant en Italie en provenance d'Europe ne seront pas tenues de s'isoler, à moins qu'elles n'aient récemment voyagé depuis un autre continent. Les mesures de confinement ont eu un effet dévastateur sur le secteur du tourisme italien, qui représente environ 13% du produit intérieur brut (PIB). Les restaurants, cafés et établissements balnéaires ont lentement rouvert au cours des deux dernières semaines, même si le gouvernement a déclaré qu'il se réservait le droit d'imposer des fermetures localisées en cas de reprise de l'épidémie.

Mais seuls 40 des 1.200 hôtels de Rome ont rouvert, a indiqué lundi le Corriere della Sera, et une douzaine seulement à Milan, leurs propriétaires estimant qu'il coûte trop cher de les rouvrir s'ils restent vides. L'agence nationale du tourisme a déclaré que quelque 40% des Italiens se rendent habituellement à l'étranger pour leurs congés, mais qu'ils pourraient décider cette année de passer leurs vacances sur leurs terres, ce qui aiderait les entreprises locales.

Pas de quoi réconforter les grands musées ou sites touristiques comme la Tour de Pise, Pompéi ou la Galerie des Offices de Florence, qui ont rouvert leurs portes ces derniers jours, mais qui attendent toujours le retour de leurs visiteurs étrangers.

L'Allemagne prête à lever les restrictions aux voyages dans l'UE

Le gouvernement allemand doit se prononcer mercredi sur une levée des mises en garde sur les voyages touristiques dans l'Union européenne, mises en place pour lutter contre le coronavirus, a indiqué le ministre des Affaires étrangère mardi.

"Nous préparons une décision pour le conseil des ministres de demain, qui doit encore être approuvée au sein du gouvernement" de coalition entre les conservateurs et les sociaux-démocrate, a indiqué Heiko Maas lors d'une conférence de presse à Berlin.

La première économie européenne avait mis en place "ces mises en garde" aux voyageurs, généralement réservées pour les pays en guerre ou politiquement instables, dans l'objectif de ralentir la propagation du nouveau coronavirus.

Les voyages étaient de toute façon très compliqués en raison de la quasi-paralysie de la flotte aérienne mondiale et du renforcement des contrôle aux frontières.

PUBLICITÉ

Fin avril, le gouvernement avait indiqué envisager de lever ces restrictions à partir du 15 juin pour les Etats de l'UE, ainsi que la Suisse, l'Islande et la Norvège, si la propagation du virus continuait à ralentir.

L'objectif est désormais de "remplacer nos mises en garde sur les voyages en Europe et dans les Etats associés par des recommandations", informant en détail sur la situation sanitaire pays par pays, a ajouté le ministre.

Lors de la première vague de la pandémie, le gouvernement a rapatrié quelque 240.000 touristes bloqués sur leurs lieux de villégiature dans le monde entier, une opération que le gouvernement n'entend pas réitérer cet été, avait prévenu M. Maas. 

Le gouvernement britannique envisage d'instaurer des ponts aériens avec certains pays faiblement affectés, qui permettraient ainsi d'éviter à de nombreux voyageurs entrant au Royaume-Uni d'observer la quarantaine, redoutée par les professionnels du tourisme.

Au Royaume-Uni, un déconfinement en décalage

Plus de 48.000 personnes sont décédées au Royaume-Uni avec pour cause suspectée ou avérée le nouveau coronavirus, selon des chiffres du Bureau national du statistiques (ONS) établissant un bilan plus lourd que celui des autorités sanitaires. Le nombre de décès liés à la maladie en Angleterre et au Pays de Galles a toutefois atteint son plus bas niveau en sept semaines, avec 2.589 morts la semaine s'achevant le 22 mai, indique l'ONS.

PUBLICITÉ

Les chiffres publiés de manière hebdomadaire par l'ONS diffèrent des bilans quotidiens du gouvernement se limitant aux personnes testées positives au Covid-19. Le dernier bilan du gouvernement, publié mardi, était de 39 369 morts. Le Royaume-Uni est le deuxième pays le plus endeuillé au monde par la pandémie, après les Etats-Unis.

Les données de l'ONS révèlent également 62 000 décès supplémentaires dans le pays par rapport à la moyenne des cinq dernières années dans l'ensemble du Royaume-Uni, depuis le début de la pandémie. Le pays assouplit peu à peu le confinement décrété fin mars, avec la réouverture de certaines classes de maternelle et de primaire lundi et celle des concessionnaires automobiles et des marchés en plein air. Les magasins de vêtements, les librairies et autres commerces non essentiels seront autorisés à rouvrir à la mi-juin.

Les autorités sanitaires anglaises ont quant à elle publié une étude qui met en évidence une surreprésentation des populations issues de minorités ethnique chez les victimes du coronavirus. Le risque de mourir du Covid-19 est par exemple deux fois plus élevé pour les populations originaires du Bangladesh que pour la population blanche.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

L'Europe rouvre ses frontières intérieures

En Grèce, les touristes à nouveau bienvenus à partir de lundi

Les artisans de Florence attendent impatiemment le retour des touristes