Une équipe d'archéologues britanniques a mis au jour une vaste structure circulaire bien plus grande et plus ancienne que le célèbre site néolithique. Une découverte qualifiée de "stupéfiante" et d'"unique" par les spécialistes.
La région où se dresse le site mégalithique de Stonehenge, dans le Sud-Ouest de l'Angleterre, n'a pas encore livré tous ses secrets. Une équipe d'archéologues britanniques a en effet découvert une vaste structure préhistorique, située à quelques kilomètres du célèbre ensemble de pierres circulaires.
Cette nouvelle découverte, "unique" selon les spécialistes, a été annoncée ce lundi par l'université écossaise de St Andrews. Cet ensemble forme un cercle de plus de deux kilomètres de diamètre.
"Un travail de terrain et des analyses récents ont mis en évidence la présence de plus de vingt excavations massives préhistoriques, d'un diamètre de plus de dix mètres et de cinq mètres de profondeur", a indiqué dans un communiqué l'université qui a travaillé sur le site avec d'autres établissements supérieurs, dont l'université de Bradford, dans le nord de l'Angleterre.
Ces excavations forment un cercle de plus de deux kilomètres de diamètre autour de deux autres sites déjà recensés dans la région : l'enceinte ("henge" en anglais) néolithique de Durrington Walls et du site de Woodhenge, tous deux situés à environ trois kilomètres de Stonehenge.
Elles auraient été creusées il y a plus de 4 500 ans, environ à l'époque où Durrington Walls a été érigé. L'implantation des pierres, les "bluestones", du site de Stonehenge sont elles datées de 2 400 ans avant notre ère.
Concernant la nouvelle structure découverte, selon les archéologues, ces excavations auraient marqué les limites d'une zone sacrée à l'époque néolithique, associée avec l'apparition des premiers agriculteurs en Grande-Bretagne et parfois l'érection de très imposantes structures rituelles.
"Toutefois, aucune structure préhistorique au Royaume-Uni n'entoure une zone aussi grande que le cercle d'excavations à Durrington, et cette structure est actuellement unique", souligne le communiqué.
Pour Richard Bates, de l'école des sciences environnementales de l'Université de St Andrews, cette découverte "nous donne un aperçu du passé qui montre une société encore plus complexe que nous ne pouvions jamais imaginer".
"Des pratiques manifestement sophistiquées démontrent que les gens étaient en harmonie avec les événements naturels dansune telle mesure quenous pouvons à peine le concevoir dans le monde moderne dans lequel nous vivons", a-t-il ajouté.
L'annonce de cette découverte intervient juste après les célébrations du solstice d'été sur le site de Stonehenge qui réunissent habituellement des milliers de personnes mais se sont tenues cette années sur internet en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.
Stonehenge et les autres sites de la région, dont le cromlech (un alignement circulaire de menhirs) d'Avebury, ont fait l'objet en 1986 d'une inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
Nick Snashall, archéologue au Stonehenge et Avebury World Heritage Site, a salué cette découverte "stupéfiante" qui "nous offre une nouvelle vision sur la vie et les croyances de nos ancêtres du néolithique".