Covid-19 : l'Espagne en situation "critique", trop de relâchement, notamment chez les jeunes

Covid-19 : l'Espagne en situation "critique", trop de relâchement, notamment chez les jeunes
Tous droits réservés Felipe Dana/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Jaime Velasquez avec Raphaële Tavernier
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Guillermo, 28 ans, ancien malade du Covid-19 raconte son calvaire à notre correspondant à Madrid, Jaime Velasquez.

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Guillermo a 28 ans. Il est Espagnol et il a été infecté par le Covid-19 au mois de mars, au tout début de la pandémie et alors qu'on ne savait encore que peu de choses sur ce virus qui a contaminé le monde entier. Six mois plus tard, Guillermo commence seulement à se sentir mieux. Il raconte son calvaire.

"Je n'avais pas la force de me lever, de faire de l'exercice. Mon corps me faisait mal comme si j'avais été battu. Mon cou et mes aisselles sont restés enflés pendant des mois", explique-t-il.

euronews
Guillermo Gruschkaeuronews

Depuis le début de l'épidémie, le Covid-19 a fait plus de 28 500 morts en Espagne. Le pays observe une recrudescence des cas de contagion. Les spécialistes pointent du doigt un certain relâchement en cette période estivale. Pas de masques, gestes barrières quasi-inexistants, ce que voit Guillermo sur les réseaux sociaux le consterne.

"Je peux difficilement croire que ce n'est pas intentionnel et qu’ils ne le font pas exprès. Je ne sais pas, c'est fou. Certains se sentent peut-être invulnérables. Ils voient les statistiques, mais pensent qu’ils ne seront pas touchés ou que dans leur cas, ce ne sera pas grave. Ils sont confiants. Mais cela va au-delà du fait de se sentir invulnérable, c'est un manque total d'attention envers les autres", dit le jeune homme.

Je n'avais pas la force de me lever
Guillermo Gruschka
Ancien malade du Covid-19

Les jeunes seraient ceux qui se laisseraient le plus aller. Les nouvelles personnes contaminées aujourd’hui en Espagne ont moins de 35 ans. Souvent, elles ne présentent pas de symptômes ou ont tendance à avoir des infections moins graves. Pourtant, un confinement volontaire est indispensable pour briser la chaîne des contaminations.

"On demande aux asymptomatiques de s’isoler pendant quinze jours. Mais ils ne le font pas. Ils nous demandent : "Mais pourquoi ? Si je ne ressens rien !" Nous savons à ce stade que le virus se propage notamment lors des fêtes publiques et privées. C'est vous qui ramenez le virus à la maison, et vous le transmettez à votre père ou à votre grand-père. Et puis, ils meurent. Comment allez-vous vivre avec ça pour le reste de votre vie ?", réagit le Dr. Javier García Fernández, Chef du service d'anesthésie et de chirurgie de l'Hôpital Puerta de Hierro.

L'Espagne a enregistré près de 50 000 nouvelles infections au cours des 15 derniers jours et 800 nouveaux patients ont été admis dans les hôpitaux cette semaine. La moitié des 64 personnes décédées la semaine précédente venaient d’Aragon, la région entourant Saragosse. Le Pays basque a déjà indiqué qu’il faisait face à la "deuxième vague", tout comme la région d’Estrémadure.

Jaime Velasquez, euronews :

"Alors que les moments les plus douloureux de la pandémie sont encore vifs dans les esprits, à l'esprit, l'Espagne entre dans des heures décisives. L'objectif principal est maintenant de réduire le nombre de nouvelles infections, avant que le système de santé espagnol ne s'effondre à nouveau".

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