Svetlana Tikhanovskaïa à Bruxelles pour réclamer le soutien de l'UE

Svetlana Tikhanovskaïa lors de son audition devant la commission des affaires étrangères du Parlement européen à Bruxelles, lundi 21 septembre 2020
Svetlana Tikhanovskaïa lors de son audition devant la commission des affaires étrangères du Parlement européen à Bruxelles, lundi 21 septembre 2020 Tous droits réservés Photo : Francisco Seco/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Euronews avec AFP
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La figure de proue de l'opposition bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa a réclamé lundi à Bruxelles le soutien de l'Union européenne mais ses dirigeants doivent encore surmonter leurs divergences pour lui répondre favorablement.

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La figure de proue de l'opposition bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa a réclamé lundi à Bruxelles le soutien de l'Union européenne mais ses dirigeants doivent encore surmonter leurs divergences pour lui répondre favorablement.

Mme Tikhanovskaïa a rencontré les ministres des Affaires étrangères des 27 au cours d'un petit déjeuner avant leur réunion et elle les a "suppliés d'aider la démocratie et les droits de l'homme dans son pays", a raconté la ministre espagnole Arancha Gonzalez Laya."Nous devons adresser un signal fort", a insisté la ministre espagnole.

Les manifestations se sont poursuivies samedi et dimanche à Minsk. Plusieurs centaines de personnes ont été interpellées.

"Il est vraiment temps d'agir et j'espère que nos collègues ne vont pas prendre les décisions en otage", a averti le ministre lituanien Linas Antanas Linkevicius, dont le pays accueille l'opposante après sa fuite du Bélarus.

L'Union européenne a préparé des sanctions contre une quarantaine de personnes jugées responsables de la répression, mais l'unanimité est nécessaire pour leur adoption. Or, Chypre conditionne toujours son accord a l'adoption des mesures pour contraindre la Turquie à cesser ses forages gaziers dans les eaux de sa zone économique.

"Notre réaction à tout type de violation de nos valeurs et principes fondamentaux ne peut être à la carte. Elle doit être cohérente", a averti le chef de la diplomatie chypriote Nikos Khristodoulidis à son arrivée.

"Je crois vraiment qu'il n'y a pas de blocage de la diplomatie. Je suis ici, je suis prêt à mettre en oeuvre la décision politique que nous avons prise" fin août à Berlin, a-t-il précisé rappelant l'accord politique de lier les deux trains de sanctions.

Les sanctions seront le premier point abordé par les ministres, selon l'agenda de leur réunion.

Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a toutefois souhaité rouvrir la discussion sur le Bélarus concernant le président Loukachenko.

Sanctionner Loukachenko ?

"La violence utilisée par (le président) Loukachenko contre des manifestants pacifiques est totalement inacceptable. Nous devons nous demander si M. Loukachenko, qui est le principal responsable, ne devrait pas être également sanctionné par l'Union européenne", a-t-il déclaré à son arrivée.

Plusieurs capitales européennes estiment toutefois que sanctionner le président Loukachenko n'aidera pas la tentative de médiation demandée à l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).

L'argument est le même que celui opposé par l'Allemagne, qui juge "inopportun" de sanctionner la Turquie lundi, car l'adoption de sanctions risque de ruiner sa médiation avec Ankara, ont confié à l'AFP plusieurs diplomates.

"Cette situation est inacceptable pour Nicosie qui a maintenu son veto vendredi", ont confié deux d'entre eux.

"La Turquie a fait rentrer au port le navire Oruç Reis qui opérait dans la zone économique de la Grèce, mais à maintenu la mission du Yavuz, un autre navire de forage qui prospecte dans la zone maritime de Chypre. Ankara joue clairement la division de l'UE", a souligné un diplomate avant la réunion de lundi.

"Lundi n'est pas la fin de l'histoire", a estimé un des diplomates consultés par l'AFP.

La crise avec le président turc Recep Tayyip Ergogan a été inscrite à l'ordre du jour du sommet des dirigeants de l'UE jeudi et vendredi et une nouvelle réunion des ministres des Affaires étrangères est prévue le 12 octobre.

Pour Josep Borrell, la crédibilité de l'UE est en jeu si les sanctions contre Minsk ne sont pas adoptées avant le sommet européen.

L'UE ne reconnaît plus Alexandre Loukachenko comme président du Bélarus, a annoncé cette semaine Josep Borrell. Bruxelles est sur une ligne de crête entre son soutien affiché à la société civile et sa volonté de ne pas être accusée d'ingérence par Minsk et surtout Moscou.

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"De nouvelles élections sous la supervision de l'OSCE seraient la meilleure solution (...) mais la détermination de Loukachenko à rester au pouvoir avec le soutien apparemment croissant de Moscou rend tout cela difficile", a-t-il constaté.

Le Bélarus est toujours sous le coup d'un embargo sur les ventes d'armes et de matériel pouvant être utilisé pour la répression. Quatre personnes sont par ailleurs encore interdites de séjour dans l'UE et leurs avoirs ont été gelés.

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