L'ancienne capitaine du navire "Sea Watch" qui conduisait des exilés jusqu'à Lampedusa défend aujourd'hui une nouvelle cause. Elle veut protéger des chênes du centre de l'Allemagne menacés par un projet autoroutier.
ll y a dix-huit mois, les militants des droits des réfugiés voyaient en elles une héroïne. La capitaine allemande Carola Rackete conduisait alors au port italien de Lampedusa un navire avec, à son bord, de nombreux migrants. Aujourd'hui, elle a troqué sa casquette de capitaine contre un anorak et des bonnes chaussures pour patauger dans la forêt de Dannenrod, dans le centre de l'Allemagne, parsemée de vieux chênes.
La jeune femme de 32 ans occupe cette zone avec un groupe de militants écologistes. Objectif : empêcher que des arbres soient abattus pour construire une portion d'autoroute. Elle explique : "Bien sûr, cette occupation concerne l'avenir de nos transports en général. Nous ne pouvons pas continuer d'étendre le réseau autoroutier en pleine crise climatique en 2020 (...) Il faut un moratoire sur tous les projets d'infrastructures ainsi qu'un mécanisme pour rééxaminer si ces projets sont compatibles avec l'accord de Paris."
Avec Carola, ils sont des dizaines à occuper la zone depuis des cabanes ou des tentes pour empêcher les autorités de raser le terrain. Mais pour beaucoup d'habitants, la construction de cette portion d'autoroute est essentielle pour désenclaver certains villages.