Présidentielle américaine : "Si Donald Trump perd, il n'acceptera pas sa défaite"

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Donald Trump Tous droits réservés Patrick Semansky/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Julien Pavy
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Pour la politologue Nicole Bacharan, l'Amérique pourrait revivre le scénario chaotique de l'élection de 2000. Et Donald Trump, qui conteste la légitimité du vote par correspondance, pourrait finir par remporter le scrutin devant la Cour suprême.

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Avant la présidentielle américaine, interview de la politologue Nicole Bacharan, auteur du livre "Le Monde selon Trump" aux éditions Tallandier.

Julien Pavy, euronews : La pandémie semble entraîner une hausse de la participation. C'est le paradoxe de ce scrutin.

Nicole Bacharan, politologue : En fait, les opinions sont tellement tranchées sur Donald Trump, sur la manière avec laquelle il a géré ou n'a pas géré la pandémie, que dans les deux camps, les électeurs sont galvanisés. Ceux qui tiennent à garder Donald Trump quatre ans de plus savent que sa position est très fragile et donc ils vont voter, mais ceux qui pensent que la gestion de Donald Trump est calamiteuse, notamment sur la pandémie, ils tiennent absolument à voter, et ceux là, généralement, votent largement en avance.

Les opinions sont tellement tranchées sur Donald Trump, sur la manière avec laquelle il a géré ou n'a pas géré la pandémie que dans les deux camps, les électeurs sont galvanisés.
Nicole Bacharan
politologue

Julien Pavy, euronews : Quel scénario risque de se dessiner pour cette nuit électorale que beaucoup annoncent chaotique ?

Nicole Bacharan : Si jamais Joe Biden dispose, avec le vote populaire, d'une avance forte, indéniable, irrattrapable, dans un nombre d’États suffisants, on peut avoir un résultat dans la nuit. Mais cela semble peu probable parce qu'il va y a avoir le dépouillement du vote par correspondance qui se fait de manière différente selon les États. Les bulletins vont continuer à arriver pendant quelques jours et tout l'enjeu sera de savoir si ces bulletins seront acceptés ou non, il y a des opinions qui divergent. Et là, on peut penser que les estimations de victoires passent d'un camp à l'autre peut-être même plusieurs fois.

On peut penser que les estimations de victoires passent d'un camp à l'autre peut-être même plusieurs fois.

Julien Pavy, euronews : Donald Trump conteste la légitimité du vote par correspondance et risque de contester le résultat final, en cas de défaite ?

Nicole Bacharan : Cela fait des mois que Donald Trump dit qu'il n'acceptera pas une défaite. Il répète partout que s'il perd l'élection, cela ne peut être qu'un vol, parce que l'élection est truquée et son angle d'attaque sur l'élection truquée, c'est le vote par correspondance. Donc oui, s'il perd, il n'acceptera pas sa défaite à moins que peut-être cette défaite soit si large, si incontournable, mais ce n'est pas ce qu'il y a de plus probable.

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Cela fait des mois que Donald Trump dit qu'il n'acceptera pas une défaite.

Julien Pavy, euronews : Cela signifie qu'il risque d'y avoir des semaines, des mois de recomptages, de procédures judiciaires ?

Nicole Bacharan : On a un exemple, en 2000, avec l'élection entre Al Gore et George W. Bush, où c'était très serré. Le compte de grands électeurs, qui donne la victoire, dépendait d'un seul État, la Floride où là aussi c'était extrêmement serré. On a attendu cinq semaines. Il est possible qu'on ait un scénario comme cela cette année, avec la Floride, peut-être avec la Pennsylvanie, peut-être même avec d'autres États, auquel cas, de toutes manières, d'étape judiciaire en étape judiciaire, on arriverait devant la Cour suprême où là, Donald Trump dispose d'une majorité écrasante, même s'il y a une défection possible dans le camp conservateur, en tous cas cela lui donnerait encore l'élection.

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