Sahel : vers un allègement de la force Barkhane

Le président français Emmanuel Macron en visite auprès des soldats français basés à Gao (nord du Mali), le 19/05/2017
Le président français Emmanuel Macron en visite auprès des soldats français basés à Gao (nord du Mali), le 19/05/2017 Tous droits réservés CHRISTOPHE PETIT TESSON/AP
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Par Olivier PeguyRaphaele Tavernier avec AFP, AP
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L'engagement de la France au Mali à travers l'opération militaire Barkhane va être révisé à la baisse. Mais cela suppose de "repenser la sécurité de la zone" en s'appuyant davantage sur les acteurs locaux, selon la spécialiste de la région, Niagalé Bagayoko.

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L'engagement de la France au Mali au travers de l'opération militaire Barkhane va être révisé à la baisse. Mais cela suppose de "repenser la sécurité de la zone" en s'appuyant davantage sur les acteurs locaux, selon la spécialiste de la région, Niagalé Bagayoko.

La France va alléger sa présence militaire au Sahel. Le président Emmanuel Macron l'a annoncé ce mardi lors d'une cérémonie de présentation de ses vœux aux armées, à Brest (ouest de la France)

Le chef de l'Etat n'a pas précisé les détails de ce redéploiement.

Les résultats obtenus par nos forces au Sahel, conjugués à l'intervention plus importante de nos partenaires européens, vont nous permettre d'ajuster notre effort.
Emmanuel Macron
président français

Voilà huit ans que des soldats français sont engagés au Sahel, notamment au Mali, pour combattre les groupes djihadistes. 5100 militaires français sont actuellement déployés.

L'opération s'appelle "Barkhane", nom donné à une dune de sable.

De plus en plus de voix s'élèvent pour dénoncer justement un ensablement des troupes françaises, avec un lourd tribut : 50 morts depuis 2013.

Au prix du sang s'ajoute le coût financier de l'opération, estimé à un milliard d'euros par an.

Et des opinions publiques qui s'interrogent sur la pertinence de cette opération armée. 

D'où cette décision de Paris, de réduire la voilure. 

Mais cela ne veut pas dire que la France plie bagage.

Il ne faut pas s'imaginer que l'opération Barkhane va prendre fin, même si elle changera probablement de nom.
Ce qui est à l’étude, c'est une réduction de cette présence et sans doute un renforcement des partenariats qui ont été mis en place et notamment dans le cadre de la task-force "Takuba".
Niagalé Bagayoko
Présidente de l'African Security Sector Network

Takuba et N'Djamena

"Takuba" est le nom donné à une unité composée de soldats des forces spéciales, venus de plusieurs pays européens. Une "task-force" qui a du mal à s'étoffer, certains partenaires européens semblant traîner les pieds.

Et puis, les spécialistes ne cessent de le rappeler : pour venir à bout des groupes djihadistes au Sahel, la réponse militaire seule ne suffira pas.

Aujourd'hui, ce qui paraît urgent, c'est de repenser la sécurité de la zone en fonction de solutions promues par les acteurs locaux eux-mêmes, qu'il s'agisse des gouvernements mais aussi d'autres autorités qu'elles soient décentralisées, coutumières, religieuses ou qu'elles appartiennent à la société civile.
Niagalé Bagayoko
Présidente de l'African Security Sector Network

Un nouveau sommet des dirigeants du G5 Sahel est prévu à la mi-février à N’Djamena au Tchad. 

La France devrait y préciser les détails du redéploiement de la force Barkhane.

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