Afghanistan : les talibans consultent, Joe Biden juge que le "chaos" était inévitable

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Tous droits réservés Rahmat Gul/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.
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Par euronews avec AFP
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Les talibans ont rencontré mercredi à Kaboul l'ancien président afghan Hamid Karzai, tandis que le président Joe Biden a estimé qu'une certaine forme de "chaos" était inévitable au moment du retrait des troupes américaines.

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Des talibans qui patrouillent dans la capitale Kaboul, un trafic redevenu plus ou moins dense, des magasins qui ont rouvert... Trois jours après la prise de pouvoir des Talibans, l'Afghanistan tente de reprendre un semblant de vie normale. 

Les nouveaux dirigeants ont tenté de lisser leur discours en s'engageant notamment à protéger les droits des femmes "dans le cadre de la loi islamique", mais beaucoup d'Afghans attendent les actes. 

Le pays reste suspendu à la formation d'un gouvernement, que les Talibans promettent "inclusif". Et signe de leur volonté de donner l'image d'un mouvement plus ouvert, le mouvement islamiste a diffusé des images d'un de leurs émissaires en pleine rencontre avec l'ex-président Hamid Karazai.

Des négociations bien accueillies par Ashraf Ghani, dernier président en date qui a fui le pays à l'arrivée des Talibans et qui s'est exprimé pour la première fois depuis son départ précipité. "Je n'avais pas l'intention de fuir et d'abandonner le pays. Je suis actuellement aux Émirats pour éviter une effusion de sang", a-t-il déclaré.

"Et je suis en consultation pour retourner en Afghanistan et continuer le combat ensemble pour assurer la justice, la souveraineté afghane et pour restaurer les valeurs islamiques", a-t-il ajouté.

Une affirmation pondérée par Washington, pour qui Hamid Karazaï "n'est plus une personne qui compte en Afghanistan".

Signe que l'Afghanistan semble avoir définitivement tourné une page, le mollah Abdul Ghani Baradar, cofondateur des talibans avec le mollah Omar, jusque là en exil au Qatar après avoir été emprisonné puis libéré, a regagné l'Afghanistan mardi. 

Une première pour une si haute figure du mouvement depuis que les talibans ont été chassés du pouvoir par les Américains en 2001.

"Chaos" inévitable ?

Mais si les talibans tentent d'apparaître moins durs aux yeux du monde, de nombreux Afghans ne sont pas convaincus et tentent de fuir le pays. 

Après les scènes surréalistes d'hommes et de femmes tentant de monter dans les avions lundi, la ruée vers l'aéroport de Kaboul s'est poursuivie ce mercredi, avec des tentatives pour disperser la foule.

Selon Washington, si les islamistes "facilitent le passage" des citoyens américains, ils empêchent les Afghans de quitter le pays.

Les Etats-Unis, pour lesquels "rien" ne laissait présager que l'armée et le gouvernement afghans s'effondreraient aussi vite, ont assuré par la voix du président Biden, qu'il aurait été impossible de retirer les troupes américaines sans une forme de "chaos" dans le pays.

L'idée "que d'une façon il y avait un moyen de sortir sans que le chaos s'ensuive, je ne vois pas comment cela est possible", a-t-il dit mercredi à la chaîne ABC.

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