Des femmes produisent un charbon de bois plus vert

Des travailleurs en République du Congo, préparent du makala
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Par Laurence AlexandrowiczDareck Tubazaya
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#RDC | Du charbon de bois produit à partir de restes d'une scierie. Mis en oeuvre par une association de femmes, ce projet européen permet de réduire la déforestation.

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En République démocratique du Congo, le charbon de bois, appelé makala est un élément indispensable à la vie quotidienne. Utilisé par 95% de la population pour la cuisson des aliments, il est l'une des principales causes de la déforestation.

À Kisangani, dans le nord du pays, une association de femmes a entrepris la production d'un charbon vert, issu des déchets de bois d'une scierie située à proximité. Ce projet écologique et social lancé par le CIFOR, une organisation scientifique internationale de recherche et de protection de la forêt, est financé par l'Union européenne.

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Des bassines, contenant du charbon de bois, appelé makala, République démocratique du CongoEuronews

Un makala plus vert, avec un meilleur rendement

"Depuis que le projet FORETS nous a formé, avec les reliquats de la scierie, on arrive à scolariser les enfants et à manger" indique la présidente de l'association, Fatuma Otoke, dont la situation était "plus difficile avant".

Cette technique du makala consiste à empiler des morceaux de bois, les recouvrir de feuilles vertes, puis d'une épaisse couche de terre. La carbonisation commence en allumant le feu à l'intérieur de ce four dans le sol ; la rentabilité est améliorée grâce à une cheminée et à des aérations latérales.

Avant ses améliorations, 40 à 50% du bois n'était pas carbonisé. Grâce à ce nouveau procédé, les rendements sont beaucoup plus grands, avec seulement 4% de bois incuit. Le temps de carbonisation est également plus court, passant de deux semaines, à six jours.

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Du bois issu d'une scierie, qui doit être carbonisé pour devenir du charbon, République démocratique du CongoEuronews

Un budget conséquent pour les foyers congolais

Les scientifiques cherchent également à améliorer les rendements et la sécurité des travailleurs, qui peuvent inhaler des gaz toxiques au moment du défournement.

L'industrialisation de ce nouveau procédé est à l'étude, dans "des fours métalliques de 8m3 dans lesquels les morceaux de bois seraient rangés comme c'est fait traditionnellement" indique Jean Lejoly, chercheur et agroforestier. Puis, "on les soumet à la carbonisation anaérobique*. Ce sont des innovations sur le long terme qui respectent la haute intensité de main d'oeuvre, car les ouvriers seront toujours là pour couper le bois et le ranger dans les fours" précise-t-il. L'objectif est de commencer d'ici 2 à 3 ans, à petite échelle, avant de développer cette technique.

En moyenne, une famille consomme 150 kg de makala par mois, soit un budget de 10 à 18 dollars, quand les revenus mensuels oscillent entre 50 et 100 dollars en République démocratique du Congo.

*Un organisme anaérobique vit en l'absence d'air ou d'oxygène.

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