Ukraine : Pékin appelle au dialogue et rejette tout recours à l'arme nucléaire

Bombardements en Ukraine, le 19/02/2023
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Par euronews avec AFP, AP
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La Chine a appelé la Russie et l'Ukraine à tenir des pourparlers de paix. Pékin a fait ses propositions un an après le début du conflit.

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La Chine a appelé la Russie et l'Ukraine à tenir des pourparlers de paix et rejeté tout recours à l'arme nucléaire, dans un document en 12 points publié ce vendredi, un an après le début du conflit.

"Toutes les parties doivent soutenir la Russie et l'Ukraine pour travailler dans la même direction et reprendre le dialogue direct aussi vite que possible" en vue d'une "solution pacifique", a estimé le ministère chinois des Affaires étrangères.

Intitulé "Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne", le document a été publié vendredi matin sur le site du ministère, à l'occasion du premier anniversaire du déclenchement de l'invasion russe en Ukraine le 24 février 2022.

La Chine cherche depuis quelques semaines à jouer un rôle de médiateur dans le conflit, et promettait depuis plusieurs jours de publier sa position en vue de trouver une solution politique.

Dans le document, Pékin s'oppose clairement à tout recours à l'arme nucléaire, alors que le président russe Vladimir Poutine a brandi cette menace.

"L'arme nucléaire ne doit pas être utilisée et il ne faut pas se livrer à une guerre nucléaire", stipule le document.

La Chine exhorte également les deux pays à "se conformer strictement au droit humanitaire international, éviter d'attaquer des civils ou des bâtiments civils".

Sur la chaîne CNN, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a réagi au document chinois en estimant qu'il "aurait pu s'arrêter au premier point, le respect de la souveraineté de toutes les nations".

"La guerre pourrait se terminer demain si la Russie arrêtait d'attaquer l'Ukraine et retirait ses forces", a-t-il ajouté.

L'Union européenne, par la voix de son ambassadeur en Chine, Jorge Toledo, a indiqué qu'elle allait "étudier" ce document.

"Il n'y a pas de mention d'un agresseur (dans ce texte), ce qui est un peu étrange parce que c'est clair qu'il y a un agresseur", a toutefois déploré M. Toledo lors d'un point presse à Pékin.

"Notre message à la Chine", en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, "c'est qu'elle a une responsabilité particulière à assumer, pour s'assurer que les principes, les valeurs et les objectifs des Nations unies, notamment en matière de guerre et de paix, soient respectés."

Cette guerre constitue un dossier délicat pour Pékin, en raison de ses forts liens diplomatiques et économiques avec Moscou, consolidés par l'intérêt commun de faire contrepoids à Washington.

Officiellement neutre, la Chine appelle à respecter la souveraineté des Etats, Ukraine comprise, tout en exhortant les Européens à prendre en compte les préoccupations de Moscou en matière de sécurité.

Mais la pression occidentale s'accroît sur Pékin, qui n'a jamais appuyé ni critiqué publiquement l'offensive russe, tout en exprimant plusieurs fois son soutien à Moscou face aux sanctions occidentales.

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a d'ailleurs exprimé ses "doutes" sur le "rôle constructif" que la Chine peut jouer pour la paix en Ukraine.

Appel du G7

"La Chine devrait faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin à la guerre (...) et inciter la Russie à retirer ses troupes", a de son côté indiqué Zhanna Leshchynska, l'actuelle chargée d'affaires (la principale responsable) de l'ambassade d'Ukraine en Chine.

"La Chine devrait parler aux deux parties, la Russie et l'Ukraine. Car actuellement, nous voyons que la partie chinoise parle surtout à la Russie mais pas avec l'Ukraine."

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Ces derniers jours, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a dit craindre que la Chine envisage de fournir des armes à la Russie - des allégations vivement démenties par Pékin.

Vendredi lors d'un sommet virtuel, le G7 va appeler à s'abstenir d'envoyer de l'aide militaire à la Russie, a déclaré le Premier ministre japonais.

"Compte tenu du soutien militaire à la Russie par des pays tiers qui a été signalé, le G7 a l'intention d'appeler à ce que ce soutien cesse", a indiqué Fumio Kishida dont le pays présidera la réunion.

Mercredi, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi s'était rendu à Moscou, où il a rencontré M. Poutine et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sans avoir vu le document, avait salué jeudi l'implication de ce proche partenaire de Moscou, disant souhaiter "avoir une réunion avec la Chine". "Que la Chine commence à parler de l'Ukraine et envoie certains signaux, c'est un point très positif".

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