Le nucléaire, un partenariat gagnant-gagnant entre Moscou et Ankara

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Archives : rencontre entre Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine. Tous droits réservés Vyacheslav Prokofyev, Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP
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Par Euronews avec AFP
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Vladimir Poutine a profité de l'inauguration d'une centrale construite par Rosatom en Turquie pour apporter son soutien à Recep Tayyip Erdogan, en pleine campagne présidentielle.

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La Turquie a inauguré cette semaine sa première centrale nucléaire, dans le sud du pays. Une centrale financée et construite par une filiale de l'entreprise publique russe Rosatom. Vladimir Poutine a profité de l’occasion pour apporter son soutien à Recep Tayyip Erdogan, en pleine campagne présidentielle. Un partenariat gagnant-gagnant entre Moscou et Ankara.

"La Russie est en mesure de proposer une sorte de "guichet unique" à de nombreux pays, explique Indra Overland, de Institut norvégien des affaires internationales. Elle offre tous les niveaux de coopération : la formation du personnel, la conception, la planification, la construction de l'usine, l'approvisionnement en combustible, la prise en charge des déchets, etc."

Sous le coup de sanctions occidentales suite à son invasion de l’Ukraine, la Russie peut compter sur le nucléaire pour diversifier ses revenus et étendre sa zone d’influence. Le site d’Akkuyu accueille l’une des 36 centrales de Rosatom construites ou en cours de construction en dehors de la Russie.

"Rosatom - la société nucléaire d'État russe - et ses filiales sont d'importantes sources de revenus pour la Russie, estime Indra Overland. Et elle le seront encore à l'avenir, si elles sont en mesure de poursuivre le travail qu'elles ont accompli jusqu'à présent. Elles offrent des possibilités de créer une dépendance, de créer des liens solides à différents niveaux entre la Russie et de nombreux pays dans le monde."

Selon cet expert, le développement du nucléaire est l’une des manières pour la Russie de contourner les sanctions sur le gaz et le pétrole : "La Russie est très douée pour contourner les sanctions et s'y adapter. Et souvent, les acteurs occidentaux surestiment l'impact des sanctions. Si l'Occident veut arrêter la Russie, il a probablement besoin de mettre en place de sanctions plus sévères."

Le soutien de Poutine à Erdogan

Vladimir Poutine s'est exprimé lors de la cérémonie organisée en visioconférence à l'occasion de l'inauguration de la centrale.

"C'est un exemple convaincant de tout ce que vous, monsieur le président Erdogan, faites pour votre pays, pour le développement de son économie, pour tous les citoyens turcs", a-t-il déclaré. Je veux le dire sans détour: vous savez comment fixer des objectifs ambitieux et vous cherchez à les atteindre avec confiance".

Cette marque claire de soutien intervient alors que M. Erdogan est en pleine campagne pour des élections qui pourraient être les plus difficiles depuis son arrivée au pouvoir en 2003, avec un double scrutin présidentiel et législatif le 14 mai.

Malgré des intérêts divergents, les deux dirigeants coopèrent sur plusieurs dossiers, comme la Syrie. Le président turc est aussi l'un des rares dirigeants à avoir de bonnes relations à la fois avec Moscou et Kyiv malgré le conflit en Ukraine.

Rappelant que Moscou avait envoyé une aide humanitaire après le séisme qui a fait plus de 50 000 morts en Turquie, M. Poutine a affirmé que la Russie était "toujours prête à tendre une main amicale".

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