Hongrie : le pape conclut son voyage en appelant le pays à "ouvrir ses portes" aux migrants

Le Pape François au pied de l'avion qui doit le mener à Rome, Budapest, le 30 avril 2023
Le Pape François au pied de l'avion qui doit le mener à Rome, Budapest, le 30 avril 2023 Tous droits réservés AP Photo
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Par Euronews
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Pour son 41e voyage international, François a mené un délicat exercice diplomatique dans ce pays d'Europe centrale qui a bâti des clôtures à ses frontières lors de la crise des migrants en 2015.

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Au terme d'une visite de trois jours en Hongrie où l'accent a été mis sur l'accueil des réfugiés, le souverain pontife a célébré une messe en plein air ce dimanche, derrière l'imposant parlement de Budapest, où se sont massés par dizaines de milliers des personnalités politiques, des personnes handicapées ou de simples fidèles.

S'il a remercié à plusieurs reprises les Hongrois pour leur accueil des Ukrainiens, François a multiplié les mises en garde pendant son voyage, contre le "repli" et les "fermetures", dans une critique indirecte de la politique d'exclusion du Premier ministre nationaliste Viktor Orban.

"Il est triste et douloureux de voir des portes fermées: les portes fermées de notre égoïsme envers ceux qui marchent chaque jour à nos côtés (...) les portes fermées de notre indifférence à ceux qui sont dans la souffrance et la pauvreté", a-t-il déploré dans son homélie.

"Il y avait un contraste frappant entre la politique du gouvernement hongrois à l'égard des réfugiés et la prédication évangélique du pape" constate László Gájer, chef de département à l'université catholique Péter Pázmány de Budapest, interrogé par Euronews.

"Si nous écoutons les quelques discours qui ont été prononcés", il y avait déjà un message selon lequel le nationalisme ou l'importance excessive accordée à l'identité nationale n'est pas nécessairement la bonne voie" poursuit-il.Un message selon lequel, "nous devrions penser davantage en termes de communauté élargie vivant ensemble en Europe" analyse-t-il.

Pour son 41e voyage international, François a mené un délicat exercice diplomatique dans ce pays d'Europe centrale qui a bâti des clôtures à ses frontières lors de la crise des migrants en 2015 et détenu des réfugiés dans des "zones de transit", au nom de la défense de la "civilisation chrétienne".

Viktor Orban, pour qui cette visite deux ans à peine après une escale éclair à Budapest apparaît comme un succès diplomatique, a préféré retenir le message de "paix" du pape, dans un message posté sur Facebook.

Le souverain pontife a également réitéré ses appels à la paix en Ukraine, dénonçant la montée des nationalismes et exhortant à "retrouver l'âme européenne" face à "l'infantilisme belliqueux".

Dans l'avion le ramenant à Rome dimanche soir, il s'est redit "disposé à faire tout ce qu'il faut" pour la paix en Ukraine. "Une mission est en cours mais elle n'est pas encore publique", a-t-il ajouté sans plus de précisions.

Confiant avoir eu une pneumonie "forte et aiguë", François a assuré vouloir continuer à voyager, en évoquant ses prochains déplacements début août à Lisbonne, à Marseille en septembre ainsi qu'en Mongolie.

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