The Cube : Une campagne de désinformation en Turquie

Sophia Khatsenkova
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Par Sophia Khatsenkova (adapté de l'anglais)
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Sophia Khatsenkova décrypte aujourd'hui dans The Cube la campagne électorale en Turquie marquée par la désinformation qui a eu un impact probable sur les résultats du premier tour.

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La Turquie est prête pour un second tour de scrutin, ni le président Recep Tayyip Erdogan ni son principal rival Kemal Kiliçdaroglu n'ayant été en mesure de récolter une majorité de voix lors de l'élection présidentielle de ce dimanche.

En attendant le résultat final des votes, la campagne électorale a été entachée par la désinformation de part et d'autre.

L'une des vidéos les plus virales a été celle diffusée sur Twitter. Elle prétend montrer Kemal Kiliçdaroglu, disant aux téléspectateurs "allons ensemble aux urnes".

Plus loin dans le clip, Murat Karayilan, l'un des fondateurs du Parti des travailleurs du Kurdistan ou PKK, classé comme entité terroriste en Turquie, dans l'Union européenne et aux États-Unis, apparaît dans la vidéo de campagne. Jetez un coup d'œil.

Recep Tayyip Erdogan a même partagé ce clip lors d'un rassemblement, demandant à la foule si elle voterait pour un candidat soutenu par une organisation terroriste.

Mais comme l'ont prouvé de nombreux sites de vérification des faits, ce clip a été photoshopé à partir de deux vidéos distinctes.

Kemal Kiliçdaroglu a à son tour accusé des "hackers étrangers russes" recrutés par l'équipe d'Erdoğan.

Il a tweeté : "Chers amis russes, Vous êtes derrière les montages, les conspirations, les contenus Deep Fake et les enregistrements qui ont été exposés dans ce pays. Si vous voulez que notre amitié se poursuive après le 15 mai, ne touchez pas à l'État turc. Nous sommes toujours en faveur de la coopération et de l'amitié."

Le président sortant a réagi de la même manière, affirmant qu'une "armée de trolls" travaillait pour son rival.

Les experts ne savent pas si ces tactiques de désinformation ont influencé l'élection, mais elles ont eu un impact sur la société turque, selon Suay Boulougouris, responsable de programme pour l'ONG Article 19 : "Il est nécessaire de dire que la coalition d'opposition a été davantage visée que la coalition gouvernementale. Je pense que les cibles principales de cette formation politique sont typiquement les électeurs qui sont incertains ou qui peuvent être influencés par la diffusion de ce type d'informations trompeuses ou fausses. L'intention est d'influencer leurs opinions et leurs décisions de vote. Nous ne pouvons pas dire si cela s'est traduit par des résultats électoraux définitifs, mais cela a certainement eu un impact sérieux sur la polarisation au sein de la société."

Le second tour de l'élection présidentielle, considérée comme l'une des plus importantes depuis des décennies, est prévu pour le 28 mai.

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