Espagne : après la débâcle des socialistes aux élections, des législatives anticipées le 23 juillet

Des électeurs espagnols dans un bureau de vote lors des élections régionales à Olite près de Pampelune, dimanche 28 mai 2023
Des électeurs espagnols dans un bureau de vote lors des élections régionales à Olite près de Pampelune, dimanche 28 mai 2023 Tous droits réservés Alvaro Barrientos/Copyright 2019 The AP. All rights reserved
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Par euronews avec AFP
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Le parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez a subi une très lourde défaite lors des élections municipales et régionales de dimanche en Espagne. Il annonce des élections législatives anticipées le 23 juillet.

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La mine grave, Pedro Sánchez a indiqué, lors d'une allocution télévisée, avoir communiqué au roi Felipe VI, le chef de l'Etat, sa décision de "dissoudre le Parlement et de procéder à la convocation d'élections générales".

Ces élections auront lieu "le dimanche 23 juillet", soit durant le semestre de présidence espagnole du Conseil européen, qui commence le 1er juillet, a-t-il ajouté depuis le Palais de la Moncloa, siège du gouvernement espagnol.

"Comme président du gouvernement et comme secrétaire général du Parti socialiste, j'assume (la responsabilité des) résultats et je pense qu'il est nécessaire de donner une réponse et de soumettre notre mandat démocratique à la volonté populaire", a-t-il ajouté.

Carton plein pour la droite 

Sur les 10 régions gouvernées par les socialistes, directement ou dans le cadre d'une coalition, qui étaient en jeu dimanche, les conservateurs du Parti Populaire (PP) en ont conquis six, dont celle de Valence (est), l'une des plus peuplées et riches du pays. Un résultat bien meilleur que prévu.

Donné gagnant des législatives par de nombreuses enquêtes d'opinion depuis des mois, le PP s'est, par ailleurs, renforcé dans ses deux bastions régionaux de Madrid et de Murcie (sud-est) et a pris à la gauche les mairies de Valence et de Séville (sud), troisième et quatrième villes du pays.

"Nous avons gagné nettement et nous avons fait le premier pas vers un nouveau cycle politique" dans le pays, a affirmé dans la nuit Alberto Núñez Feijóo, chef du PP et potentiel successeur de Pedro Sánchez à la tête de l'Espagne.

Le parti de droite aura toutefois besoin du soutien de Vox, un parti d'extrême droite, pour pouvoir gouverner dans la quasi-totalité des régions qu'il a conquises dimanche, mais aussi, selon les sondages, au niveau national après les législatives s'il les remportent.

Une équation problématique pour le PP, qui essaie de projeter une image modérée et qui a été déjà embarrassé par les prises de position de la formation ultranationaliste en Castille-et-Léon, la seule région où les deux formations gouvernent ensemble.

Lourdes pertes pour le PSOE, des législatives anticipées

Les sondages annonçaient tous une victoire de la droite à ce double scrutin municipal et régional, mais personne ne s'attendait à ce que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sánchez subisse de telles pertes.

La convocation de ces législatives anticipées est un énième coup de poker de Pedro Sánchez, arrivé au pouvoir il y a cinq ans à la faveur d'une motion de censure contre le conservateur Mariano Rajoy suite à la condamnation du PP par la justice dans un méga-procès pour corruption.

"Il tente le tout pour le tout", car "la seule alternative était (d'assister à) six mois d'hémorragie du gouvernement", analyse Oriol Bartomeus, politologue à l'Université autonome de Barcelone.

Pour Antonio Barroso, analyste du cabinet Teneo, le Premier ministre socialiste veut avant tout essayer de "limiter les dégâts" après les "résultats désastreux" de dimanche.

Il pense également pouvoir tirer profit de la peur de l'extrême droite et "mobiliser les électeurs de gauche contre un potentiel gouvernement PP-Vox au niveau national", au moment même où ces deux formations négocieront la formation d'exécutifs dans plusieurs régions espagnoles, ajoute l'expert.

L'extrême-droite se renforce encore

Si le parti centriste Ciudadanos a pratiquement disparu de la carte politique, le parti d'extrême droite **VOX,**déjà troisième force politique au Parlement, qui, avec plus de 1,5 million de voix aux municipales (7,19%), a doublé son score en quatre ans et effectué une poussée spectaculaire dans de nombreux parlements régionaux. 

VOX devrait jouer un rôle déterminant dans la formation de coalitions avec le Parti populaire dans les gouvernements régionaux d'Aragon, des îles Baléares et de Valence.

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