Qatar : gastronomie, musique et pop culture au programme des "Années de la Culture"

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Par Laila Humairah, Aadel Haleem & Didier Burnod
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Dans cet épisode de Qatar 365, nous analysons comment le Qatar embrasse un éventail toujours plus large de cultures et de sous-cultures différentes : des liens artistiques qui unissent les Qataris à l'Indonésie, en passant par l'univers geek.

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À Doha, Flag Plaza est un espace public inauguré à l'occasion de la dixième année du programme national des "Années de la Culture". Le projet vise à favoriser les partenariats avec une nation différente chaque année en partageant et en appréciant "les offres créatives, culturelles et artistiques de chaque pays".

Le pays retenu pour 2023 est l'Indonésie et ce pays d'Asie du Sud-Est a mis tout en œuvre pour présenter ses atouts culturels.

Faire l'expérience de la culture par la gastronomie

Quand il s'agit de faire découvrir au public, différentes cultures et cuisines, il n'y a probablement pas de meilleur endroit qu'un événement culinaire. À l'occasion de l'édition annuelle du Festival international gastronomique du Qatar, des milliers de visiteurs se sont rassemblés sur le boulevard Lusail, pour goûter aux spécialités proposées.

Parmi la centaine de stands, la cuisine traditionnelle indonésienne était à l'honneur cette année. La PDG de Javara, Helianti Hilman en a fait sa spécialité. Pour le dîner de clôture du festival, elle a concocté un menu spécifique. "Nous avons un plat qui comprend du riz bleu, du riz jaune, du rendang et d'autres spécialités de différentes régions de l'Indonésie," a-t-elle précisé.

"Il existe de très bonnes relations entre l'Indonésie et le Qatar," souligne Son Excellence Ridwan Hassan, ambassadeur d'Indonésie au Qatar, lors du dîner. "C'est aussi une bonne chose d'avoir une meilleure compréhension entre les peuples par le biais de la culture et l'Année de la Culture Qatar-Indonésie contribue beaucoup à cela," se félicite-t-il.

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Son Excellence Ridwan Hassan, ambassadeur d'Indonésie au QatarEuronews

Un spectacle met en lumière les traditions indonésiennes

Il n'y a pas que la nourriture qui rapproche les cultures. La musique, le théâtre et les arts sont autant de langages universels qui peuvent illustrer la diversité culturelle et les valeurs d'un pays. Un spectacle musical qui a eu lieu au sein de l'Opéra Kataraa donné un aperçu du monde coloré du théâtre indonésien.

La troupe est venue de différentes régions d'Indonésie pour jouer "Hayati", une interprétation musicale de quelques-unes des épopées indonésiennes les plus anciennes et les plus populaires. "C'est une histoire sur la vie, l'arbre de la vie, l'équilibre de la vie," explique le metteur en scène Rama Soeprapto. "Cette vie, ce monde, est créé par ces créatures étonnantes qui cohabitent et nous sommes en mesure de représenter cela," dit-il.

Les costumes de "Hayati" ont été spécialement conçus par Era Soekamto, l'une des plus célèbres stylistes indonésiennes. Ils intègrent des coiffes en or, des masques de théâtre traditionnels et du tissu coloré batik"Le batik est un art fondamental : ce n'est pas seulement la façon de mettre la cire et les techniques de coloration sur un tissu, c'est aussi une communication visuelle," fait remarquer la styliste. "Donc c'est une façon très profonde de présenter toutes les philosophies, toutes les sagesses sur un seul tissu," explique-t-elle.

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Les costumes du spectacle "Hayati" intègrent des coiffes en or, des masques de théâtre traditionnels et des tissus batikEuronews

Et que serait un spectacle sans musique ? En plus du gamelan, un ensemble indonésien composé de gongs accordés, "Hayati" réunit des sonorités anciennes et nouvelles en mariant des techniques traditionnelles et modernes."La couleur du son dans la musique traditionnelle indonésienne est très variée et nous avons essayé de mélanger la couleur du son qui existe dans l'archipel," précise Gunarto Baharta, directeur musical. _"_J'ai pris des mélodies javanaises et des mélodies traditionnelles que nous avons recréées, avec des éléments des cordes et des techniques de frottement," indique-t-il.

Le rideau est tombé sur "Hayati", mais on espère que le goût pour le théâtre indonésien se prolongera bien après les échos de l'ovation dont le spectacle a fait l'objet.

"Ressentir la ville" à deux-roues

Dire qu'Ali Bin Towar Al Kuwari aime voyager serait un euphémisme. Cet entrepreneur et athlète qatari a visité plus de 80 pays. Dans le cadre de l'initiative des "Années de la Culture", il a été nommé ambassadeur de CultuRide, un circuit à vélo des sites historiques de Yogyakarta, en Indonésie.

"C'était impressionnant de voir le plus grand temple bouddhiste du monde [ndlr : celui de Borobudur] et d'être le témoin d'un symbole historique chargé de signification," affirme-t-il.

"C'est très intéressant de se rendre compte que, quand on utilise des moyens de transport plus lents, on commence à voir et à ressentir la ville elle-même : à vélo, on voit les enfants, les poulets, les cailloux, on sent aussi chaque endroit, les arbres, chaque endroit que l'on visite," dit-il. "C'est pourquoi j'insiste toujours pour utiliser mon vélo pour mieux ressentir la ville," souligne-t-il.

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Ali Bin Towar Al Kuwari, ambassadeur de CultuRideEuronews

Ali Bin Towar Al Kuwari souligne l'intérêt des "Années de la Culture". "Elles__constituent une magnifique plateforme qui nous permet d'apprécier et d'accepter d'autres nations et qui permet à d'autres pays, d'apprécier et d'accepter notre nation," assure-t-il.

"Concernant l'Année de la Culture Indonésie-Qatar 2023, j'ai appris beaucoup au plan personnel : la tolérance, l'acceptation, le partage de la nourriture, la photographie," énumère l'aventurier. "Quand nous étions en Indonésie, nous parlions avec les habitants, de leur vie quotidienne, de ce à quoi ils sont confrontés dans la vie, je menais un groupe de 17 personnes et en Indonésie, tout le monde était là pour explorer la culture en profondeur," décrit-il. "Il y a beaucoup de diversité et de religions différentes et j'ai essayé de comprendre comment ils vivaient en paix, avec toute cette diversité," déclare-t-il.

Le Geekend célèbre la pop culture internationale au Qatar

Le phénomène cosplay qui consiste à se déguiser en héros d'anime japonais n'est pas quelque chose que l'on s'attendait à voir au Qatar. Mais pour un week-end par an, le Geekend est un événement pour "cosplayers", gamers et amateurs d'aventures.

L'an dernier, Simran Kadam s'est rendue au Geekend en tant que simple fan. Lors de cette édition, elle est de retour sous les traits de Kamisato Ayaka, un personnage de jeu vidéo japonais.

"C'est une femme qui porte beaucoup de choses sur ses épaules parce qu'elle doit ressembler à une princesse aux yeux de tous," décrit la jeune femme. "En plus, elle est vraiment seule parce qu'elle n'a pas de parents et elle doit avoir l'air parfaite tout le temps," renchérit-elle.

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Mais au Geekend, Kadam n'est pas seule comme son personnage. En réalité, sa tenue lui permet de briser très vite, la glace. "Aujourd'hui, j'ai croisé des gens et ils ont dit : Oh, mon Dieu, mais c'est Kamisato Ayaka ! On est tout de suite devenu amis," explique Kadam.

Le Geekend permet de révéler son côté geek. Les oganisateurs espèrent en faire un espace où les visiteurs peuvent participer, trouver l'inspiration et célébrer toutes ces choses qui peuvent sembler ringardes, sans qu'on les juge."

"Ici, nous célébrons la pop culture, les personnes qui veulent montrer leur amour pour les anime, les jeux vidéo, les jeux de plateau et de manière générale, nous célébrons les jeunes qui ont du talent," insiste Abdulla Jassim Al-Mosallam, du Doha Film Institute.

Parmi eux, Mohamed Alansi, développeur de jeux vidéo. Le développeur de jeu vidéo qatari apprécie le "Geekend" car l'événement lui permet de passer du temps avec d'autres gamers.

"Le Geekend est important pour nous, les développeurs de jeux vidéo, pour que les gens sachent qu'il y a ici, des personnes qui aiment développer et que cette tendance existe, donc comme cela, le public sait que nous existons et il nous encourage," se réjouit-il.

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Des gamers aux amateurs d'aventure en passant par les "cosplayers", toutes les subcultures sont représentées sur place. "Il suffit de regarder autour de vous pour constater que les gens tissent des liens entre eux," se félicite la jeune cosplayer Kadam. "Ils se retrouvent autour de leur jeu, personnage ou film préféré. Vous ne trouverez cela nulle part ailleurs au Qatar," estime-t-elle.

Des propos qui réjouissent les organisateurs. "Le fait d'être un geek n'a pas toujours été quelque chose dont les gens étaient fiers," reconnaît Abdulla Jassim Al-Mosallam. "Mais aujourd'hui, on s'approprie cette appellation et on est fier de ce que l'on aime," souligne-t-il.

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