Kosovo: trois hommes placés en détention après les violences de dimanche

Euronews
Euronews Tous droits réservés Visar Kryeziu/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
Tous droits réservés Visar Kryeziu/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
Par Euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Trois hommes arrêtés au Kosovo après les violences près de la frontière serbe dimanche ont été placés en détention provisoire lundi et mardi, a-t-on appris mardi auprès du tribunal de Pristina.

PUBLICITÉ

"Le tribunal de Pristina a ordonné leur détention pour 30 jours", a dit à l'AFP la porte-parole du tribunal, Mirlinda Gashi, à propos des deux hommes incarcérés mardi sous l'accusation d'"actes terroristes".

Ils sont en outre soupçonnés "de crimes contre l'ordre constitutionnel et la sécurité de la République du Kosovo", a-t-elle ajouté.

Un troisième suspect avait été placé en détention lundi, sans plus de précision.

Ces incarcérations surviennent après la mort d'un policier dimanche alors qu'il patrouillait près de la frontière serbe, puis la traque d'un commando ayant passé plusieurs heures retranché dans un monastère: parmi la trentaine d'hommes lourdement armés, au moins quatre sont morts, trois ont été arrêtés, et le sort des autres reste inconnu.

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi soir dans le quartier à majorité serbe de Mitrovica et ont allumé des bougies en hommage aux hommes armés tués, selon un journaliste de l'AFP. Des rassemblements similaires ont eu lieu dans trois autres villes de la région.

Selon Pristina, au moins six d'entre eux seraient passés en Serbie.

Les autorités kosovares ont également annoncé avoir découvert un véritable arsenal de guerre. Selon une liste publiée par le Premier ministre Albin Kurti, la police a saisi 150 kg d'explosifs, 30 AK 47 et des lance-roquettes.

"Attaque incroyablement grave"

Pristina a immédiatement accusé la Serbie d'être derrière cette attaque, ce que Belgrade s'est empressée de nier, incriminant à son tour Albin Kurti et ses "provocations" envers les Serbes du Kosovo.

Le gouvernement serbe a également déclaré mercredi jour de deuil national en Serbie après "les évènements tragiques" au Kosovo.

Ce regain de tension, parmi les plus violents depuis la déclaration d'indépendance du Kosovo en 2008, a suscité un flot de réactions, l'UE et les Etats-Unis appelant à la désescalade et condamnant le meurtre du policier, un "acte terroriste".

De son côté, l'ambassadeur américain au Kosovo, Jeffrey Hovenier, a qualifié l'incident d'"attaque incroyablement grave" menée par un "groupe bien organisé, entraîné, professionnel et doté d'un équipement militaire performant".

Les services de sécurité américains travaillent en étroite collaboration avec leurs homologues du Kosovo et d'autres partenaires pour "bien comprendre ce qui s'est passé et le mobile" des assaillants, a-t-il déclaré aux journalistes à Pristina.

Influence de Moscou

La Russie, dont l'influence en Serbie est régulièrement pointée du doigt par la communauté internationale, a estimé lundi soir qu'il ne faisait "aucun doute que le sang versé hier (dimanche) est une conséquence directe et immédiate de la politique du soi-disant +Premier ministre Albin Kurti+ d'incitation au conflit".

Pristina a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, près de dix ans après que l'Otan a contribué à repousser les forces serbes hors de l'ancienne province, suite à une campagne de bombardements aériens.

La guerre au Kosovo a fait environ 13.000 morts, pour la plupart d'origine albanaise. La Serbie, soutenue notamment par la Russie et la Chine, a toujours refusé de reconnaître cette indépendance, tout comme cinq pays membres de l'Union européenne.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Le référendum sur la révocation de maires albanais au Kosovo a été boycotté

Le gouvernement de Belgrade organise des exercices militaires à la frontière avec le Kosovo

Bosnie-Herzégovine : Milorad Dodik contre une résolution pour commémorer le génocide de Srebrenica