Les Îles Canaries face au défi migratoire

un bateau en bois est remorqué par un navire espagnol du Service de sauvetage maritime à son arrivée au port de Los Cristianos, dans le sud de Tenerife, aux Îles Canaries.
un bateau en bois est remorqué par un navire espagnol du Service de sauvetage maritime à son arrivée au port de Los Cristianos, dans le sud de Tenerife, aux Îles Canaries. Tous droits réservés Andres Gutierrez/Copyright 2021 The AP. All rights reserved.
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Par Jaime Velazquez
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Les autorités appellent à de nouvelles mesures pour faire face à l'afflux de migrants sur les côtes canariennes.

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La scène est presque quotidienne. Depuis plus d’un an, les services de secours débarquent des dizaines de migrants aux Canaries qui tentent d’atteindre le sol européen depuis l’Afrique.

Un voyage de plus en plus entrepris par des mineurs d’à peine 15 ans, voyageant seuls. Babakar est arrivé aux îles Canaries en provenance du Sénégal. Beaucoup de ses compagnons de voyage n’ont pas atteint la côte.

"Nous avons quitté le Sénégal. Le voyage a été assez pénible et beaucoup de gens sont morts", témoigne Babakar. 

Avec d’autres garçons, Babakar tente de surmonter les traumatismes dans ce centre d’accueil à Tenerife, où ils apprennent l'espagnol et étudient avec le rêve de pouvoir travailler à l’âge adulte.

"C’est l’un des nombreux centres qui ont été mis en place ici dans les îles Canaries pour aider les mineurs non accompagnés. Jusqu’à 5000 sont désormais sous la tutelle du gouvernement des Canaries", explique Jaime Velázquez, journaliste chez Euronews. 

Les autorités ont dû doubler le nombre de centres d’accueil pour faire face à l’afflux de mineurs. La moitié d’entre eux sera transférée sur le continent, mais la frontière sud se tourne vers l’Europe pour trouver des solutions.

"À un moment donné, nous avons proposé la mise en œuvre d’un programme de promotion de la famille au niveau de l’Union européenne afin que nous puissions fournir une réponse dans laquelle les États sont impliqués", explique Francisco Candil, sous-ministre de la Protection sociale du Gouvernement des Îles Canaries. 

Le nouveau pacte migratoire prévoit la répartition des migrants vers les pays tiers de l’UE, mais le Parti espagnol du Groupe des conservateurs et des réformistes s’oppose à la mesure et appelle à la fermeture totale des frontières.

"Pour VOX, la souveraineté des États est fondamentale et si les États veulent avoir des frontières sûres, il est nécessaire de bloquer ces frontières. Nous pouvons parfaitement utiliser nos forces armées, par exemple, pour proposer un blocus naval", estime Paula Jover, députée du parti Vox au Parlement des Canaries. 

De son côté, le candidat de la Coalition Canaries exige des actions pour s’attaquer aux causes de l’immigration illégale à sa source et pour que les îles deviennent une plate-forme de coopération au développement.

"Il s’agit de s’attaquer à l’origine et d’utiliser des régions comme les îles Canaries, non seulement comme une plate-forme pour contenir le phénomène migratoire et fournir des ressources pour gérer ce problème, mais aussi comme plateforme d’aide au développement", revendique Carlos Alonso, candidat au Parlement européen pour la Coalition Canaries. 

Le pacte européen sur la migration et l’asile a été approuvé quelques mois avant le renouvellement du Parlement européen, mais sa mise en œuvre sera conditionnée par le résultat des élections de juin. Pendant ce temps, la frontière sud devrait battre des records cette année, avec l’arrivée de 70 000 migrants sur les côtes canariennes.

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