La feuille de route durable et connectée des grands constructeurs auto

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Par Guy Shone & Ryan Capperauld
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Le secteur automobile évolue à toute vitesse. Au Salon international de l'automobile de Genève, organisé au Qatar cette année, les dirigeants des plus grands constructeurs nous expliquent comment ils voient l'avenir de leur industrie dans la course qui mène de l'essence à l'énergie électrique.

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Il n'y a pas de secteur plus important que celui de l'automobile. Selon l'analyste sectoriel IBISWorld, l'industrie automobile mondiale est évaluée à plus de 4 000 milliards de dollars. Elle est si importante qu'en Europe, 7% des emplois sont liés à l'automobile. Les constructeurs sont en train d'opérer les changements massifs nécessaires pour contribuer à la lutte contre le changement climatique. Les experts prévoient une forte hausse de la demande de véhicules électriques, avec 14 millions d'unités qui devraient être vendues d'ici à la fin de cette année.

De multiples technologies

À l'occasion du Salon international de l'automobile de Genève qui a eu lieu cette année au Qatar, nous avons rencontré des représentants du constructeur automobile le plus vendu au monde, Toyota, et de la marque de voitures actuellement numéro un, selon Consumer Reports, BMW, pour connaître leur vision de l'avenir.

"La technologie et l'innovation sont au cœur de notre activité," a souligné Yazan Mustafa, directeur senior Dealership chez Toyota Moyen-Orient. "C'est pourquoi nous suivons aujourd'hui, une stratégie à voies multiples qui nous amène à investir dans de multiples technologies : les moteurs électriques, à hydrogène, hybrides et à essence," a-t-il expliqué. "Toutes ces approches se combinent pour dessiner l'avenir de l'industrie automobile," a-t-il estimé.

Yazan Mustafa, directeur senior Dealership chez Toyota Moyen-Orient
Yazan Mustafa, directeur senior Dealership chez Toyota Moyen-OrientEuronews

"Il y a deux sujets importants pour nous : tout d'abord, nous sommes très attentifs aux tendances et à ce qui se passe dans le monde," a renchéri Matthias Hartel, directeur des ventes et du marketing chez BMW Moyen-Orient. "Nous constatons que la durabilité et la conscience de l'environnement sont de plus en plus présentes dans l'esprit des gens," a-t-il fait remarquer. "La deuxième chose très importante pour nous, ce sont nos clients," a-t-il ajouté. "Nous sommes donc très à l'écoute de ce qu'ils veulent exprimer et de ce qu'ils disent apprécier dans les voitures," a-t-il indiqué.

Matthias Hartel, directeur des ventes et du marketing chez BMW Moyen-Orient
Matthias Hartel, directeur des ventes et du marketing chez BMW Moyen-OrientEuronews

"Électrification, connectivité, conduite autonome et sur-mesure"

Le géant coréen de l'automobile Kia a connu une croissance régulière au cours des 12 derniers mois, avec des ventes de voitures écologiques qui ont explosé.

Celles des véhicules électriques, en particulier, ont augmenté de 87% par rapport à l'année dernière. Yaser Shabsogh, vice-président des opérations commerciales de Kia pour le Moyen-Orient et l'Afrique, a évoqué pour nous, les projets de son entreprise pour l'avenir.  "Nous nous concentrons sur une stratégie qui met l'accent sur l'électrification en tant qu'élément clé," a précisé le vice-président commercial de KIA.

"Il y a aussi l'idée de connectivité : nous veillons à ce que nos véhicules soient totalement connectés et nous faisons en sorte que nos clients vivent une expérience entièrement connectée à bord de nos véhicules," a-t-il poursuivi. "Il y a aussi la conduite autonome : durant la seconde moitié de cette décennie, quasiment tous nos véhicules seront autonomes ou prêts à l'être," a-t-il assuré.

"Nous nous concentrons également sur la conception d'un nouveau type de véhicules, des véhicules construits sur mesure : c'est un peu comme de la personnalisation poussée à son paroxysme," a-t-il souligné.

Yaser Shabsogh, vice-président des opérations commerciales de Kia pour le Moyen-Orient et l'Afrique, répond à Guy Shone d'Euronews
Yaser Shabsogh, vice-président des opérations commerciales de Kia pour le Moyen-Orient et l'Afrique, répond à Guy Shone d'EuronewsEuronews

"Un festival de l'excellence automobile à Doha"

Kia, ainsi que de nombreuses autres marques automobiles, sont présentes à Doha pour partager de nouvelles idées et résoudre les problèmes de l'industrie. Mais qu'est-ce qui a motivé l'organisation au Qatar d'un événement associé à l'Europe ? Nous avons posé la question au directeur général du Salon international de l'automobile de Genève, Sandro Mesquita.

"Tout a commencé en juillet 2020 quand j'ai reçu un appel de Son Excellence, M. Akbar al-Baker, me demandant si j'étais intéressé par l'organisation d'une édition du Salon international de Genève à Doha," a-t-il indiqué.

"Pendant tout le processus de réflexion," a-t-il ajouté, "on s'est dit : Mais pourquoi nous contenter d'une seule édition et ne pas envisager d'aller plus loin et de développer ensemble un concept totalement nouveau ? C'est comme cela que nous avons eu l'idée d'un festival de l'excellence automobile et c'est la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd'hui à Doha pour cette première édition."

Des voitures anciennes qui passent elles aussi au vert

Mais il n'y a pas qu'à Doha que la passion de la voiture vrombit. Aux Pays-Bas, nous avons visité une entreprise qui aide les voitures anciennes à passer au vert.

Voiture extravert, société créée en 2016, convertit à l'électrique, les Porsche 911 des années 60 par exemple, tout en maintenant leur puissance. Elle reçoit des carrosseries en provenance d'Allemagne et elle y installe son propre moteur électrique de haute qualité doté d'une autonomie de 400 km. Chaque voiture est équipée d'un système numérique haut de gamme.

Alors que de nombreuses voitures anciennes ont du mal à respecter les normes antipollution, Martijn van Dijk, dirigeant de Voiture extravert, estime remplir une mission. "Apporter de nouveau de la diversité sur la route," a-t-il affirmé. "On adore les voitures anciennes et on est vraiment déçu de ne plus en voir circuler," a-t-il insisté.

Martijn van Dijk, dirigeant de Voiture extravert, à gauche, avec Jack Parrock d'Euronews
Martijn van Dijk, dirigeant de Voiture extravert, à gauche, avec Jack Parrock d'EuronewsEuronews

Ses modèles s'affichent à un prix minimum de 350 000 euros. "La restauration d'une voiture ancienne, au niveau où nous la restaurons, c'est quelque chose qui coûte facilement 200 000 euros," nous a-t-il expliqué. "De manière générale, bien sûr, nous faisons les choses très astucieusement : nous produisons en petites séries, ce qui permet de réduire les coûts, mais cela représente une grande partie du prix de revient que nous avons," a-t-il déclaré.

L'entreprise a vendu dix voitures jusqu'à présent et compte en écouler douze cette année, à des acquéreurs dans le monde entier. Le vintage fait ainsi, un retour en force en étant un peu plus vert.

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