Les dirigeants européens se sont quittés vendredi sur un constat d’échec sur le budget. Les discussions se poursuivent pour essayer de trouver un compromis
C’est une forme de tradition institutionnelle. Chaque premier sommet européen consacré au budget à long terme de l'UE se conclue par un échec. La rencontre la semaine dernière des 27 chefs d'Etat et de gouvernement n'a pas dérogé à la règle. La ligne de fracture demeure identique avant et après la rencontre. Quatre pays membres, l’Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède, ne veulent pas d’un cadre financier supérieur à 1% du Revenu national brut de l’UE. Cette alliance est surnommée en anglais les "Frugal Four" (les quatre frugaux). En face une quinzaine de capitale refusent d’appliquer des coupes budgétaires dans la Politique agricole commune et dans les fonds de cohésion. Pour le moment les Etats membres campent sur leur position. En conséquence ce sont les nouvelles priorités mises en avant par la Commission européenne qui pourraient faire les frais de ces divergences comme la recherche, l’innovation, la migration ou la défense.
Les dirigeants européens seront de retour à Bruxelles au mois de mars pour l’habituel sommet de printemps. Mais en fonction des discussions un nouveau Conseil européen extraordinaire est aussi envisagé dans les prochaines semaines.
Plusieurs voix s’interrogent aussi sur l’impact de ces tensions alors que les négociations avec le Royaume-Uni concernant le futur partenariat s’apprêtent à commencer. "Je ne pense pas que cela aura des conséquences sur les discussions commerciales" estime Marta Pilati, analyste politique au European Policy Centre. Elle reconnaît toutefois que Londres pourrait jouer sur l’image sur la désunion affichée par les 27.