L’Ukraine poursuit devant l’OMC trois Etats membres de l’UE

La Pologne, la Hongrie et la Slovaquie ne veulent pas lever les mesures unilatérales d'interdiction d'importation des céréales ukrainiennes
La Pologne, la Hongrie et la Slovaquie ne veulent pas lever les mesures unilatérales d'interdiction d'importation des céréales ukrainiennes Tous droits réservés Efrem Lukatsky/ AP
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Par Grégoire Lory
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Les autorités ukrainiennes saisissent l’Organisation mondiale du commerce pour dénoncer les interdictions d’importations de céréales décidées unilatéralement par la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie.

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L'Ukraine poursuit trois Etats membres de l'UE devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Kyiv juge illégal le refus par la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie de lever les interdictions temporaires d'importation des céréales ukrainiennes. Lla Commission européenne a pourtant annoncé vendredi que ce dispositif ne pouvait pas être reconduit.

Hasard du calendrier, les 27 ministres de l'Agriculture se sont retrouvés lundi à Bruxelles. La question des céréales était au cœur de la rencontre. Pour le ministre français, le refus des trois capitales menace en partie le fondement du projet européen.

"On regrette un certain nombre de mesures unilatérales qui ont été prises par des pays frontaliers, ce n'est pas la première fois. Ça vient mettre en cause très profondément le marché unique et le marché commun et donc ça pose des questions qui sont très lourdes", souligne Marc Fesneau.

Afin de soutenir l'effort de guerre de Kyiv, la Commission a décidé en 2022 de lever les droits de douanes sur les importations de céréales ukrainiennes et faciliter ainsi les exportations vers l'Afrique et le Moyen-Orient. Mais les stocks se sont accumulés dans les pays membres frontaliers avec pour conséquence une chute des prix sur les marchés locaux. 

Cinq Etats ont décidé au printemps dernier de suspendre unilatéralement cette mesure des 27. La Commission européenne a conclu un compromis avec les cinq frondeurs, compromis qui a pris fin vendredi mais qui n'a pas calmé les difficultés politiques.

"La position de la Commission est très claire : ces clauses de protection ne seront pas étendues et ne sont absolument pas nécessaires. En effet, selon nos informations, le marché absorbe bien les céréales ukrainiennes", insiste Cem Özdemir, ministre allemand de l'Alimentation et de l'Agriculture.

Pour calmer les esprits, la Commission demande à Kyiv de contrôler ses exportations afin de ne pas déstabiliser ses voisins européens.

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