Ban Ki-moon : "nous ferons notre possible à Cancun"

Ban Ki-moon : "nous ferons notre possible à Cancun"
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Par Euronews
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Ban Ki-moon occupe probablement le poste le plus délicat au sein de la diplomatie internationale.
Secrétaire général des Nations unies, il cherche le consensus sur le changement climatique, l’immigration, le développement, la pauvreté dans le monde ou encore dans le dossier nucléaire iranien et tente de favoriser les discussions entre Israéliens et Palestiniens. Autant de questions épineuses qu’il aborde pour euronews lors d’une visite à Strasbourg.

euronews:
“Dans les semaines qui viennent, le changement climatique occupera de nouveau la première place sur l’agenda international.
Pensez-vous comme José Manuel Barroso que très probablement le sommet de Cancun en décembre ne réussira pas à remplacer le protocole de Kyoto sur le changement climatique ?
Comment expliquer que ces négociations soient si terriblement vaines ?”

Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies :
“C’est une question qui relève de la volonté politique des Etats membres : au sein de la communauté internationale, on a vraiment pris conscience que la question du changement climatique est un problème – clé de notre époque. Sur ce point, il n’y a pas de contestation. Il est possible que nous ne puissions pas aboutir à un accord acceptable dans sa globalité, – un accord complet, contraignant -.
Mais nous avons fait des progrès réels en matière de déforestation et de dégradation des forêts,
de rapidité pour débloquer des fonds, de soutien aux pays en développement, d’adaptation de leur technologie et de renforcement de leurs capacités.
C’est sur ces cinq aspects que nous devons nous appuyer pour progresser encore avant d’aller en Afrique du Sud l’an prochain.
Mais, avant cela, nous faisons de notre mieux pour que les choses avancent autant que possible à Cancun.”

euronews :
“Bien que nécessaire d’un point de vue économique, l’immigration est de plus en plus décrite en Europe comme une menace sociale et politique. Le multiculturalisme a été récemment dénoncé comme un échec par Angela Merkel.
Pensez-vous que l’Europe tende vers plus de nationalisme ? Cela vous inquiète-t-il ?”

Ban Ki-moon :
“Je sais bien qu’il y a eu des polémiques dans certains pays européens sur les travailleurs migrants et les minorités. En ce qui concerne les Nations unies, en tant que Secrétaire général, nous exhortons tous les Etats membres à garantir et respecter l’intégralité des droits de l’homme vis à vis de ces populations qui peuvent être discriminées et dont les droits peuvent ne pas être totalement garantis.
Les Nations unies ont pris une initiative en organisant un Forum mondial sur la migration et le développement. Nous nous sommes déjà réunis trois fois. Nous allons le faire de nouveau. Désormais, le but de ces réunions est de voir comment nous pouvons nous appuyer sur la contribution de ces travailleurs migrants à une forme très positive et avantageuse de développement social et économique.”

euronews:
“Donc, selon vous, la question migratoire n’est pas pire en Europe que sur les autres continents ?”

Ban Ki-moon :
“C’est un phénomène courant ailleurs également. Les gens ont tendance à voir les travailleurs migrants comme “les autres”. Mais si l’on était plus généreux et plus accueillants, ils pourraient faire partie des nôtres. De la même manière, on nous voit aussi comme “les autres” quand nous sommes à l‘étranger. L’intégration sociale est donc très importante. Je crois en la diversité culturelle, je crois en la mobilité. Et donc, toute cette diversité culturelle devrait être mise en avant et respectée de façon positive.”

euronews :
“En matière de solidarité à l‘échelle mondiale, qu’attendez-vous du sommet du G20 qui doit se tenir à Séoul le mois prochain?”

Ban Ki-moon :
“Pour la première fois dans l’histoire du G20, les dirigeants vont se saisir du dossier du développement. Tout en discutant consolidation de leur situation financière et austérité, ils verront en même temps comment susciter l’espoir et gérer toutes les questions liées à l’extrême pauvreté et tous les problèmes de développement y compris le changement climatique. C’est un signe plutôt encourageant.”

euronews :
“Les négociations avec l’Iran dans le dossier nucléaire sont sur le point de reprendre à Vienne..
L’Union européenne et les Nations Unies sont-elles sur la même longueur d’onde sur le sujet et sur la question de la non-prolifération nucléaire en général ?”

Ban Ki-moon :
“J’ai discuté de cette question. Je suis ravi de voir que les discussions ont avancé dans une direction favorable. A chaque fois que j’ai rencontré les autorités iraniennes, je les ai exhortées à reprendre le dialogue et à engager des négociations avec les Etats concernés et il semble que cela sera le cas dès début novembre.
En tant que Secrétaire général, je m’efforcerai de faciliter un tel processus de négociation. Il n’y a pas d’autre voie possible que le dialogue. C’est ce qui nous permettra de résoudre ce problème de manière pacifique.”

euronews :
“Que pensez-vous de cette demande formulée de plus en plus fréquemment : accueillir un nouveau membre au sein des Nations Unies, à savoir la Palestine?”

Ban Ki-moon :
“A l’heure actuelle, la Palestine et Israël sont engagés dans des négociations de paix malgré le blocage sur la question des colonies.
En tant que membre du Quartet et en tant que Secrétaire général des Nations unies, je suis en contact étroit avec les parties concernées, à la fois Israël et Palestine, mais aussi avec les membres importants de la Ligue arabe et les Etats Unis.
Nous espérons que ce processus de paix va reprendre dès que possible pour concrétiser cette vision de deux Etats et faire en sorte qu’Israël et la Palestine puissent vivre côte à côte dans la paix et la sécurité. C’est alors que nous pourrons accueillir les Palestiniens en tant qu’Etat membre de plein droit des Nations unies.”

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