Lepaon à l'échafaud ? La CGT pourrait trancher en janvier

Lepaon à l'échafaud ? La CGT pourrait trancher en janvier
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Par Joël Chatreau
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Le Comité confédéral national de la CGT, autrement dit le parlement du syndicat français, se réunira le 13 janvier. C’est la décision prise ce mardi par la Confédération Générale du Travail pour tenter de sortir des sables mouvants dans lesquels l’a entraîné son secrétaire général. Thierry Lepaon a dû s’expliquer devant ses pairs au siège de la centrale syndicale à Montreuil, en région parisienne, pour la deuxième fois en cinq jours. Les révélations de la presse sur son propre train de vie et sur certaines pratiques de la CGT n’en finissent pas de sortir mais il s’accroche à son fauteuil. Vendredi dernier, face au bureau confédéral, un exécutif de dix membres, il a même réussi à obtenir un répit en amadouant certains dirigeants des grandes fédérations de la CGT; il a essayé de négocier son maintien à la tête du syndicat jusqu‘à la fin de son mandat en 2016.

Si Thierry Lepaon refuse toujours d’envisager sa démission, l’administrateur-trésorier de la CGT, lui, a franchi le pas. Eric Lafont, qui avait validé les dépenses coûteuses pour rénover l’appartement de fonction et le bureau du secrétaire général, a démissionné ce mardi. Voilà qui ne déplaît pas à Lepaon puisqu‘à la suite des premières révélations fin octobre, il avait avoué une “faute collective”, tout en chargeant Lafont. C’est l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné qui, le premier, avait donné les montants des travaux dans l’appartement proche du bois de Vincennes (105 000 euros) et dans les bureaux (62 000 euros). Thierry Lepaon est aussi montré du doigt pour les indemnités de 31 000 euros qu’il a touché pour son départ de la CGT de Basse-Normandie.

Le numéro un de l’organisation syndicale a eu plus de mal à convaincre la Commission exécutive confédérale qui l’a écouté pendant plusieurs heures. Il a eu affaire cette fois en quelque sorte au gouvernement de la CGT, composé de 56 personnes. Ce dernier a commandé un rapport à la Commission de contrôle financier qui doit faire la lumière sur de possibles dysfonctionnements. Le rapport de forces entre pro et anti-Lepaon au sein du “gouvernement” est difficile à établir mais les voix demandant le départ du secrétaire général y sont de plus en plus fortes. Finalement, Thierry Lepaon n’a pas échappé à la convocation d’une réunion extraordinaire du Comité confédéral national qui, lui seul, est habilité à le démettre; la réunion aura lieu le 13 janvier prochain. Il en va désormais de l’image de la CGT qui ne cesse de s‘écorner. Selon un récent sondage de l’Ifop, 45% des Français avaient une bonne opinion de la centrale en 2013, ils ne sont plus que 31% en 2014.

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