Hommages à l'écrivain Günter Grass, homme de controverses

Hommages à l'écrivain Günter Grass, homme de controverses
Par Sandrine Delorme avec AFP, Reuters, Kirsten Ripper, Cassie Texier
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Contesté, mais internationalement reconnu, l‘écrivain allemand Günter Grass, est mort d’une “infection” ce 13 avril à l‘âge de 87 ans dans une

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Contesté, mais internationalement reconnu, l‘écrivain allemand Günter Grass, est mort d’une “infection” ce 13 avril à l‘âge de 87 ans dans une clinique de Lübeck, dans le nord de l’Allemagne.

Nobel de littérature 1999, son chef d’oeuvre, reste “Le Tambour” qu’il a écrit en 1959 : l’histoire d’un petit garçon, Oskar, qui décide de refuser de grandir et dont le petit tambour résonne des soubresauts du nazisme. Adapté au cinéma, le film remporta une Palme d’or et un Oscar en 1979 et 1980.

Conscience morale de l’Allemagne post nazisme, Günter Grass défraya la chronique en 2012 avec son poème contre Israël intitulé “Ce qui doit être dit” :

Pourquoi ne dis-je que maintenant […] que la puissance atomique d’Israël menace la paix mondiale déjà fragile ? Parce qu’il faut dire ce qui pourrait être trop tard demain.”

Homme de gauche, un temps membre du SPD, Günter Grass avait donc plaidé la cause de l’Iran et suscité la polémique, ce qui n’empêche pas aujourd’hui la chancelière allemande Angela Merkel et le chef de la diplomatie de saluer son “engagement artistique, politique et social” :

C‘était une figure paternelle qui a contrarié beaucoup de monde, surtout ceux qui, après 1945, voulaient oublier leur passé aussi vite que possible“, a déclaré Frank-Walter Steinmeier.

Günter Grass, devenue persona non grata en Israël il y a trois ans, avait révélé dans son autobiographie “Pelures d’oignons”, en 2006, avoir fait partie des jeunesses hitlériennes et avoir été enrôlé dans les Waffen SS, ce qu’il avait jusque-là toujours passé sous silence.

Les hommages à travers le monde

L’ancien président polonais et Nobel de la Paix Lech Walesa a salué “un grand intellectuel qui aimait Gdansk”, sa ville natale :

Nous avons eu une vision similaire du monde, de l’Europe, de la Pologne. Nous avons vu l’avenir plutôt en rose, en tirant des leçons d’un mauvais passé entre Allemands et Polonais“.

Le président allemand Joachim Gauck a salué la mémoire d’un écrivain dont l’oeuvre, “miroir impressionnant de notre pays“, “constitue une part immuable de son héritage artistique et culturel“.

Pour l’Autrichienne Elfriede Jelinek, autre Nobel de Littérature, “Le Tambour a été (…) le début d’une nouvelle langue“.

Nous étions amis et nous nous estimions“, a pour sa part déclaré l‘écrivain hongrois et Prix Nobel, Imre Kertesz.

C’est très triste. Un vrai géant, un inspirateur et un ami. Joue du tambour pour lui, petit Oskar“, a commenté sur son compte Twitter l‘écrivain britannique Salman Rushdie.

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