Le documentaire "Bakur" déprogrammé du Festival du Film d'Istanbul

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Par Wolfgang Spindler
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La 34e édition du Festival du Film d’Istanbul secouée par la “censure” d’un documentaire sur les rebelles kurdes. “Bakur” a été déprogrammé sur

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La 34e édition du Festival du Film d’Istanbul secouée par la “censure” d’un documentaire sur les rebelles kurdes. “Bakur” a été déprogrammé sur intervention du ministère truc de la culture. “Bakur” – qui veut dire Nord en kurde – présente les camps d’entraînement des combattants kurdes du PKK à la frontière Nord de la Turquie.

Comment le réalisateur a-t-il fait pour obtenir la confiance des combattants du PKK considéré comme une organisation terroriste par le gouvernement turc ? Nous avons rencontré Ertuğrul Mavioğlu

“Je suis journaliste depuis 1985 et tout le monde sait que ce sujet m’intéresse et que je le traite. Les gens savent qu’ils peuvent avoir confiance en moi et que je ne déforme pas les choses et les faits”, explique le réalisateur Ertuğrul Mavioğlu.

Le tournage de “Bakur” a eu lieu entre 2013 et 2014, durant le cessez-le-feu. Ce documentaire retrace la vie quotidienne des combattants du PKK dans trois différents camps. Il met en scène des hommes, mais aussi des femmes qui ont décidé de se joindre à la lutte armée pour ce qu’ils appellent “un avenir meilleur pour leur peuple”.

“Je veux péciser que ce film ne se focalise pas que sur les femmes même si nous sommes allés dans les camps du PKK en Turquie et que nous les avons interviewées aussi. Nous voulions aussi montrer leur réalité, leurs attentes. Ce sont ces hommes et ces femmes qui font ce film. Nous n’avons été que le troisième œil”, ajoute Ertuğrul Mavioğlu.

Le tournage a été très dur. L‘équipe du film a dû arpenter des sentiers montagneux très dangereux, parfois en altitude et avec un faible taux d’oxygène.

“Cela prend du temps pour s’adapter au style de vie des combattants. Nous avons eu des moments difficiles, nous avons été malades à cause de l’eau et de la nourriture. Et il y avait les mouches, les insectes”, termine Ertuğrul Mavioğlu.

“Bakur” dresse un portrait intime des combattants du PKK. Il s’immerge dans leur vie, leurs croyances et leur long combat contre l’armée turque. Pour certains, ce documentaire est pro-PKK, pour le gouvernement turc, il n’est que propagande. La déprogrammation de Bakur au Festival du Film d’Istanbul intervient alors qu’un fragile processus de paix est en cours entre les dirigeants du PKK et les autorités turques.

Wolfgang Spindler, euronews :
“Toute cette polémique autour de l’interdiction de la projection de ce documentaire à complètement noyé les discussions sur le contenu même du film. Mais les films et l’art en général ne sont-ils pas destinés à traiter les questions sociales et politiques difficiles de telle sorte que ces dernières soient débattues en public ?”

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