Pays-Bas : un référendum contre l'Europe ?

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Par Sophie Desjardin avec Sandrine Delorme
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Si l’on parle beaucoup du référendum du 23 juin prochain en Grande-Bretagne, celui qui se joue, ce mercredi aux Pays-Bas, beaucoup plus discret, est

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Si l’on parle beaucoup du référendum du 23 juin prochain en Grande-Bretagne, celui qui se joue, ce mercredi aux Pays-Bas, beaucoup plus discret, est pourtant très symbolique aussi et périlleux pour l’Europe.

Officiellement, il s’agit de voter oui ou non à l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine, datant de plus d’un an.

Cet accord entre Bruxelles et Kiev est entré en vigueur en janvier 2015 concernant son volet politique et en 2016 pour le pan commercial, après avoir été ratifié par les 28 membres de l’Union. Souvenons-nous, il était signé en mars 2014, au terme d’une révolution en Ukraine qui déboucha sur une guerre.

Pourtant, ce 21 novembre 2013, c’est pacifiquement que les Ukrainiens de Kiev, pro-européens, étaient descendus dans la rue pour protester contre la décision de leur gouvernement d’alors, de ne pas signer cet accord comme cela était prévu.

Traumatisés par le crash du MH17 en Ukraine, en juillet 2014, dont la majorité des victimes venaient des Pays-Bas, les Néerlandais, qui attribuent ce drame aux forces pro-russes, n’ont a priori rien contre les Ukrainiens et l’on aurait pu penser qu’ils seraient enclins à dire oui à l’accord avec l’Union européenne.

Mais c‘était sans compter une coalition politique éclectique dans laquelle on retrouve, bien sûr, le fer de lance du populisme néerlandais, Geert Wilders, qui a recueilli les 300 000 signatures nécessaires à l’organisation d’une consultation populaire, même à posteriori.

Le rejet de l’Europe, c’est le credo de l’extrême droite. Et les Pays-Bas n’en sont pas à leur coup d’essai.
En 2005, sous l’impulsion déjà des partis europhobes ou eurosceptiques, il rejetaient par voie de référendum le projet de constitution européenne, dans la foulée des Français.

11 ans plus tard, la crise des migrants, l’austérité drastique imposée par le gouvernement, une croissance en berne, la baisse du pouvoir d’achat ont alimenté l’euroscepticisme.

A travers ce vote, ce mercredi, c’est donc l’Europe avant tout qu’ils visent et veulent sanctionner, laquelle pourrait sortir encore affaiblie par un nouveau camouflet.

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