En poste depuis deux ans, le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a annoncé sa démission. Il était très critiqué depuis plusieurs mois pour
En poste depuis deux ans, le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a annoncé sa démission. Il était très critiqué depuis plusieurs mois pour insuffisance de réformes. Son successeur devrait être Volodymyr Groïssman, le président du Parlement.
“Le gouvernement de Volodymyr Groïssman, en premier lieu, devra se concentrer sur le développement économique et trouver des leviers de croissance”, analyse le politologue Volodymyr Fesenko. “Il faudra aussi qu’il concentre ses efforts sur la politique sociale”, poursuit-il. “Pour y parvenir, Volodymyr Groïssman devra trouver l‘équilibre entre les exigences du FMI et le besoin de stabilité sociale”.
En février, la fronde était montée dans les rangs du Parlement pour obtenir le départ d’Arseni Iatseniouk.
L’ensemble de son propre camp réformateur l’accusant de saboter les réformes initiées par ses ministres.
“Le cœur du problème, ce sont les réformes qui n’ont pas été faites”, explique la députée Svitlana Zalishuk, du Bloc Poroshenko. “Voilà pourquoi les citoyens sont à ce point déçus du gouvernement, car ce sont eux qui font les frais de la lenteur des réformes. Le Parlement a adopté des mesures qui n’ont pas été mises en application. D’autre part, nous ne sommes toujours parvenus à briser le cercle vicieux de la corruption”.
La corruption, voilà l’autre raison du départ de Iatseniouk, même si chacun souhaite expliquer son départ pour de pures raisons économiques. Jeu de chaises musicales ou jeu de dupes ?
“Ce probable changement de premier ministre intervient donc pour permettre d’accélérer le rythme des réformes”, explique Sergio Cantone, notre envoyé spécial à Kiev. “Mais il ne doit pas donner l’impression qu’il intervient pour d’autres raisons, moins avouables”.