Attentat de Dacca:la société bangladaise, entre condamnation et interrogation

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Par Maxime Bayce avec AFP
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Ils sont quelques centaines à être descendus dans les rues de Dacca.

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Ils sont quelques centaines à être descendus dans les rues de Dacca.
Des membres de la société civile venus manifester contre la barbarie de l’attaque qui a fait 20 morts dans un restaurant de la capitale vendredi. Des messages de soutien en italien, anglais, japonais, hindi…les langues maternelles de la plupart des victimes de l’attentat. Neuf étaient Italiens, sept Japonais, deux Bangladais, une Américaine et une indienne.

Khushi Kabir est travailleuse sociale bangladaise. Selon elle, “ce genre d’attaque dans un endroit public fréquenté par des civils innocents, invités dans notre pays, est quelque chose d’inacceptable pour beaucoup de gens ici”. Derrière elle, des manifestants tiennent une banderole avec inscrit en anglais “Nous saignons des mêmes veines. Nous pleurons. Bangladesh, soulève toi pour le prochain combat”

Un combat contre l’extrêmisme religieux qui risque d‘être difficile. Le profil des terroristes interpelle, très éloigné du stéréotype du volontaire issu d’un milieu pauvre et radicalisé dans une madrassa.
Les assaillants sont au contraire issus de milieux privilégiés bangladais, étudiants dans de pretigieuses universités. Un profil de jeunes gens que l’on retrouve désormais de plus en plus souvent.
En 2013 déjà, sept étudiant de la North South University (NSU), une université privée du pays avait tué à coups de machette un blogueur athé Ahmed Rajib Haider, premier d’une longues série de meurtres similaires. Selon l’accusation, ces étudiants s‘étaient radicalisés via internet.

Taj Hashmi, un Bangladais spécialiste des questions de sécurité à l’Austin Peay State University américaine, rappelle que les Saoudiens auteurs des attaques du 11 septembre venaient aussi de familles aisées.
La jeunesse de la classe moyenne est de longue date un terreau de recrutement jihadiste, selon lui : “des personnes marginalisées et en colère venant des plus hauts rangs de la société gonflent les rangs des terroristes islamistes depuis une trentaine d’années”.

Malgré la diffusion via les réseaux de l’Etat islamique de photos prises à l’intérieur du restaurant lors du carnage et la revendication qui a suivi l’attaque, Dacca nie toujours la présence de l’Etat islamique dans le pays. Interrogé sur les raisons qui ont poussé ces jeunes, le ministre de l’intérieur, Asaduzzaman Khan, a ainsi parlé d’“une mode”.

Pour aller plus loin

“L’analyse de The Indian Express concernant la position de Dacca face au terrorisme islamiste en EN”: http://indianexpress.com/article/opinion/columns/dhaka-attack-bangladesh-government-deny-islamist-terror-sheikh-hasina-isis-column-2892092/

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