La difficile identification des migrants morts sans nom

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Par Julien Pavy avec AP
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En Grèce, les équipes médico-légales traitent des dizaines d'échantillons d'ADN de migrants morts noyés. Mais le manque d'informations et d'échanges de données entre pays reste un obstacle à

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Des corps sans vie et aussi souvent… sans nom. Ces migrants qui, comme tant d’autres, se sont noyés en tentant de traverser la Méditerranée, ne seront peut-être jamais identifiés, faute de papiers et autres éléments permettant le rapprochement avec un proche.

En Grèce, les équipes médico-légales traitent des dizaines d‘échantillons d’ADN. Mais le manque d’informations et d‘échanges de données entre pays reste un obstacle à l’identification.

“Nous avons besoin de bases de données, pas seulement propres à chaque pays, mais qui soient compatibles entre elles pour que les informations puissent être échangées’‘, explique Penelope Miniati, la directrice du service de criminologie en Grèce.

Le corps d’un bébé a été retrouvé à des dizaines de kilomètres du lieu du naufrage de l’embarcation dans laquelle il se trouvait. Les autorités ont pu l’identifier en comparant l’ADN de l’enfant avec un échantillon du père, qui a lui survécu et avait été intégré dans la base de données. “Sans cette concentration de données, nous n’aurions pas pu identifier le bébé”, souligne Penelope Miniati

Depuis le début de l’année, près de 3.000 migrants ont péri en Méditerranée selon l’OIM. De nombreuses familles sont aujourd’hui à la recherche de leurs proches disparus. Elles se tournent notamment vers le service de criminologie grec.

“Quelque part, notre numéro de téléphone est devenu assez connu, poursuit Penelope Miniati. Beaucoup de personnes qui nous appellent disent qu’elles n’arrivent pas obtenir des informations concernant leurs proches, donc on essaye aujourd’hui de servir de lien, même si ce n’est pas notre rôle.’‘

Le drame des victimes, comme le drame de leurs proches. La création d’une base de données pour aider à l’identification contribuerait à apaiser la douleur des familles.

“Il n’y a pas de frontières dans cette crise. Ces personnes se rendaient quelque part, leurs familles voudront savoir, comme quand nous, les Grecs, avions émigré. Des familles avaient alors perdu des proches et n’ont jamais su ce qui leur était arrivé. C’est important pour ceux qui restent de savoir ce qu’il s’est passé.’‘

Un cimetière pour migrants sur l‘île de Lesbos. Sur les stèles souvent, un numéro, la date d’un naufrage ou une estimation d‘âge, à la place d’un nom.

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