Barack Obama : "yes we can, yes we did"

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Par Euronews
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L'Adieu ému de Barack Obama depuis sa ville de Chicago...

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*Le 44e président des Etats-Unis et premier président afro-américain a tiré le bilan de ses huit années passées à la Maison Blanche.
Il a lancé un appel à la vigilance, et exhorté les Américains à être des acteurs du changement.
Il s’est exprimé avec passion, émotion, en faveur de la démocratie et de l’unité, devant une foule de 20 000 personnes rassemblées au centre de conférence, McCormick Place :*

La démocratie peut flancher quand on cède à la peur. (…)C’est pourquoi, ces huit dernières années, j’ai travaillé pour lutter contre le terrorisme en conformité avec la loi. C’est pourquoi nous en avons fini avec la torture, j’ai oeuvré pour fermer la base de Guantanamo, et réformer nos lois régissant la surveillance pour protéger la vie privée et les libertés civiles.

C’est à quelques kilomètres de ce centre de conférence qu’il avait pris la parole au soir de sa première victoire, le 5 novembre 2008, à Grant Park, immense jardin public coincé entre le lac Michigan et des gratte-ciels.

Si jamais quelqu’un doute encore que l’Amérique est un endroit où tout est possible, (…) la réponse lui est donnée ce soir“, avait-il alors déclaré devant des dizaines de milliers de personnes rassemblées dans le froid.

Mais la nuit dernière, l’heure était venue de faire le bilan :

Le taux de chômage est proche de celui d’il y a 10 ans. Le taux de personnes non-assurées n’a jamais été aussi bas… Le coût des soins de santé n’a jamais augmenté aussi lentement depuis cinquante ans. Et si quelqu’un peut mettre sur pied un meilleur plan que les améliorations que nous avons apportées à notre système de santé, qui couvre autant de personne à moindre coût, je l’appuierai publiquement.

Si je vous avais dit, il y a huit ans, que l’Amérique inverserait une grande récession (…). Si je vous avais dit que nous ouvririons un nouveau chapitre avec le peuple cubain, que nous stopperions le programme nucléaire iranien sans une goutte de sang, et que nous nous débarrasserions du cerveau du 11 septembre (…). Si je vous avais dit tout cela, vous auriez pensé que l’on mettait la barre un peu trop haut. Mais c’est ce que nous avons fait. L’Amérique est plus forte qu‘à notre arrivée.

*Barack Obama, 55 ans, qui bénéficie, à l’heure du départ d’une solide cote de popularité, a par moments tenté de réconforter sa famille politique, toujours sous le choc de l‘élection surprise de Donald Trump…

S’il n’a jamais cité le nom de celui qui lui succédera le 20 janvier dans le Bureau ovale, il a lancé quelques mises en garde à son attention, en particulier sur le réchauffement climatique.*

Nous pouvons, et devons, débattre de la meilleure approche pour s’attaquer à ce problème”, a-t-il affirmé. “Mais simplement nier le problème revient non seulement à trahir les générations futures, mais aussi à trahir l’esprit d’innovation et de recherche de solutions qui ont guidé nos fondateurs“.

Il a aussi remercié ses proches, en politique et dans la vie, sa femme et ses filles.

A Joe Biden…, tu as été la première décision que j’ai prise en tant que candidat démocrate et c‘était la meilleure…

Michelle, tu as endossé un rôle que tu n’as pas demandé et tu l’as fait avec grâce et cran et style et bonne humeur”, a-t-il dit en essuyant une larme. “Tu m’as rendu fier et tu as rendu le pays fier.

Il a également longuement salué ses deux filles, en l’absence remarquée de la plus jeune, Sasha, 15 ans (la Maison Blanche a assuré par la suite qu’elle était restée à Washington en raison d’un examen scolaire matinal).

De tout ce que j’ai fait dans ma vie, ma plus grande fierté est d‘être votre père“.

Il a conclu par ces mots, sous un tonnerre d’applaudissements :

Cela a été l’honneur de ma vie de vous servir. Je n’arrêterai pas. En fait, je serai là avec vous, pour le restant de mes jours. (…) Je vous demande de croire. Pas en ma capacité à provoquer le changement, mais en la vôtre. (…) “Yes We Can. Yes We Did”, oui nous pouvons, oui, nous l’avons fait, merci, que Dieu vous bénisse.

*Ce dernier discours du Président Obama a été analysé par notre correspondant à Washington Stefan Grobe, interrogé par Nial O’Reilly *:

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Stefan, ce devait être un discours historique dans la ville où tout a commencé pour Obama. ‘Yes we can’ a-t-il dit, ajoutant Yes we did, oui nous l’avons fait. Mais est-ce le cas ? A-t-il tenu ses promesses ? Comment l’Amérique le jugera-t-elle ?

“Et bien c’est difficile à dire tout de suite Nial.
Les Présidents sortants sont de plus en plus perçus favorablement de nombreuses années après avoir quitté la maison blanche.
Et Barack Obama a délivré un discours très émouvant à ses sympathisants, d’une grande classe si vous voulez.
Aucun président américain dans l’histoire n’avait fait cela auparavant. Les plus récents avaient fait leurs adieux depuis la maison blanche, des confins de la maison blanche, sans aucun public, bien qu’ils aient été retransmis à la télévision.
Barack Obama s’est tenu face à 20 000 sympathisants enthousiastes et il a certainement voulu rester dans l’esprit du “pouvoir faire”, l’esprit du “yes, we can” est vivant leur a-til fait savoir, invitant ses sympathisants à rester engagés, impliqués en politique et bien sûr ces mots sont venus réconforter un électorat démocrate qui est encore en train de guérir de cet échec inattendu et choquant de novembre.”

Concernant les relations internationales, Obama peut regarder l’accord sur le nucléaire iranien et les relations avec Cuba comme des réalisations majeures, mais les critiques diront qu’il a échoué ailleurs, comme avec la Syrie.

“Obama a exactement le point de vue opposé. En fait, il disait en entrevue il y a un mois, que la décision dont il est le plus fier était d‘être resté à l‘écart de la guerre civile syrienne et de ne pas avoir engagé les forces américaines dans ce conflit. Si on regarde
ce qu’il a fait d’autres au Moyen Orient, c’est-à-dire retirer les troupes américaines des guerres d’Afghanistan et d’Irak, des conflits dont il avait hérité, des conflits dans lesquels les Etats-Unis ont dépensé des milliards de dollars sans succès évident, Obama est vraiment certain d’avoir fait le bon choix. Maintenant, l’Histoire le jugera-t-elle favorablement ? Cela reste évidemment à voir. Il faudra comparer avec ce que seront les prochaines politiques américaines.”

Les allégations concernant l’ingérence du Kremlin dans la politique américaine, notamment la toute dernière concernant Trump, ont placé la démocratie américaine sous le feu des projecteurs, comme jamais auparavant. A quel point cela porte-t-il préjudice à la place de l’Amérique dans le monde ? A quel point cela ébranle-t-il la confiance des Américains en leur démocratie ?

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“C’est une excellente question et je pense qu’il est trop tôt pour y répondre.
Le problème avec la fuite de ce dossier, c’est que les informations sont quasi invérifiables. Maintenant le problème de Trump, bien sûr, est que beaucoup de gens ne seraient pas surpris que ce soit vrai, si c‘était vrai, parce que Trump est un personnage si imprévisible , il a fait beaucoup de choses erratiques. Jusqu’ici, l‘équipe de transition de Donald Trump a fermement rejeté ces allégations. Une chose est sûre, le problème russe dont Trump hérite ne va pas disparaître une fois qu’il aura prêté serment. Il ne va faire que grossir…”

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