Pourquoi les Néerlandais seraient-ils attirés par Geert Wilders ?

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Par Euronews
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A moins de 10 jours des élections législatives, Mark Rutte et Geert Wilders sont au coude-à-coude dans les intentions de vote.

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A moins de 10 jours des élections législatives, les Néerlandais se voient démarchés, pressés de faire leur choix. Trois électeurs sur quatre ne savent toujours pas pour qui voter le 15 mars, alors les politiciens intensifient leur campagne.

Une campagne qui s’articule autour du marché de l’emploi, de l’Etat providence, de l’Europe et de l’immigration.

Le Premier ministre conservateur Mark Rutte, qui appartient au VVD, le parti populaire pour la liberté et la démocratie, est légèrement en tête des sondages :

Nous sommes maintenant numéro un dans les sondages, mais nous avons encore le Parti de la Liberté juste derrière nous, Geert Wilders, donc il y a toujours un grand risque de le voir prendre la tête, et je pense que ce serait une mauvaise nouvelle. Je vais me battre très fort pour que mon parti sorte en tête du scrutin.

Geert Wilders du PVV, le parti de la Liberté, le talonne donc, et avance des propositions choc : un référendum pour quitter l’Union européenne et l’Euro, la fermeture des mosquées, des écoles islamiques et des centres qui accueillent les réfugiés, l’interdiction du port du foulard dans les administrations, l’arrêt de toute immigration en provenance des pays musulmans et l’interdiction du Coran, comme il l’a rappelé à notre micro :

Le Coran, par exemple, si l’on regarde l’antisémitisme, le Coran contient plus d’antisémitisme que “Mein Kampf”, le livre d’une autre idéologie violente totalitaire. Donc je n’aurais pas de Coran aux Pays-Bas, tout comme nous avons interdit Mein Kampf.

Je crois que le Coran et l’Islam, plus particulièrement, peuvent être habillés comme une religion, il a un livre saint, il a un temple, il a des imams, mais en réalité ce n’est pas une religion, mais une idéologie.

Les jeunes enfants en Hollande, que vous voulez intégrer au nout du compte, veulent avoir des amis hollandais, une vie normale dans la société, ils ne devraient pas pouvoir aller à l‘école islamique et grandir et être éduqués dans l’intolérance, la haine et la violence. Je crois que les droits constitutionnels ne devraient même pas être accordés à quelque chose qui n’est pas une religion, mais une idéologie.

Les sondages montrent que le PVV de Geert Wilders va probablement doubler ses sièges au parlement. Mais pourra-t-il pour autant gouverner ? Il lui faudrait la majorité absolue, car tous les partis traditionnels refusent de s’allier à lui.

Comment expliquer sa montée en puissance ? Si le pays a longtemps été renommé pour sa tolérance multiculturelle, les peurs autour de l’immigration ont aujourd’hui pris l’ascendant :

Personnellement, je n’ai pas peur pour moi, mais j’ai peur pour d’autres, parce que la haine que Wilders répand peut aveugler les gens, et faire que les gens ne s’entendent plus les uns les autres et se divisent“, explique Dounia Jari, néerlandaise musulmane.

Il n’y a pas que l’argument migratoire qui fait mouche chez les électeurs, Wilders promet aussi de baisser l‘âge de la retraite à 65 ans et de supprimer les réductions dans les soins aux personnes âgées.

Son programme économique lui vaut la qualification de parti de gauche par le Premier ministre Mark Rutte, qui a mené des politiques d’austérité pour maintenir l‘équilibre budgétaire du pays, et ce sont les classes populaires et moyennes qui en ont pâti le plus. Des électeurs qu’il attire donc :

Mes recherches montrent qu’une partie de la population est pessimiste quant à son avenir financier. Il s’agit d’environ 30 à 35 % de la population néerlandaise, généralement peu éduquée, qui est favorable aux partis comme le parti de Wilders“, explique Maurice de Hond, sondeur.

Les élections néerlandaises sont les premières à se tenir quelques semaines avant les scrutins présidentiel et législatif en France, et les élections législatives en Allemagne. Trois Etats européens où les partis populistes et d’extrême droite, usent, entre autres choses, de la peur de l‘étranger, pour tenter de se faire élire.

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