L'Ecosse sortira-t-elle du Royaume-Uni ?

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Par Euronews
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Première étape franchie, mais la route vers la désunion sera longue...

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C’est une première étape, mais la route est encore longue et incertaine avant un probable second référendum sur l’indépendance de l’Ecosse. Car le Parlement de Londres doit donner son aval. Or, hier encore, la Première ministre britannique a réaffirmé lors d’une rencontre avec Nicola Sturgeon, son homologue écossaise, son attachement à ce que le pays reste uni durant la procédure de séparation de l’Union européenne. Theresa May voit sa tâche encore compliquée par les velléités indépendantistes écossaises et nord-irlandaises :

Nous devrions travailler ensemble pour obtenir un accord juste pour l’Ecosse, un accord juste pour le Royaume-Uni, c’est mon travail en tant que Première ministre et c’est donc pour cette raison que je dis au Parti national écossais, maintenant, ce n’est pas le moment“, expliquait-elle notamment le 16 mars dernier.

Peu probable donc que le parti indépendantiste au pouvoir en Ecosse n’obtienne le feu vert de Londres pour ce second référendum avant 2018, voire 2019. S’il l’obtient. Une chose est sûre, Nicola Sturgeon est décidée à profiter de son poste qu’elle occupe depuis 2014 pour pousser dans cette direction.

Largement majoritaire au parlement écossais et à la tête du gouvernement, les indépendantistes comptent bien utiliser cette fenêtre d’opportunité, même si les Ecossais restent divisés sur la question.

En 2014, lors du premier référendum, ils avaient rejeté l’indépendance à 55,3 % des voix.
Mais, depuis, le Brexit a eu lieu :
52 % des Britanniques ont choisi de quitter l’Union européenne, alors que 62 % des Ecossais souhaitaient y rester.

C’est l’argument défendu par les indépendantistes, en tout cas officiellement, mais la situation n’est pas forcément si limpide, comme l’explique l’analyste Nicholas Cross de l’Université d’Edimbourg :

Cela ajoute beaucoup plus d’incertitude à une situation déjà difficile. Les indépendantistes disent qu’il est question d’assurer une place à l’Ecosse en Europe. Mais il y a aussi eu des comptes-rendus qui montrent qu’ils discutent d’une zone de libre-échange européenne ou d’un espace économique européen, plutôt que de rejoindre l’Union européenne. Donc je pense que même le Parti national écossais ne sait pas vraiment quel chemin prendre par rapport à l’Europe.

Reste qu’un autre argument est désormais à la disposition de Nicola Sturgeon : pour qu’un pays adhère à l’Union, l’unanimité des Etats-membres est requis. Auparavant, la Grande-Bretagne aurait pu mettre son veto, comme l’Espagne le ferait pour la Catalogne. Mais une fois le Brexit consumé, la voie sera libre pour l’Ecosse et l’idée de l’accueillir ne déplairait pas à Bruxelles.

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