Les 100 premiers jours de Trump vus depuis Washington

Les 100 premiers jours de Trump vus depuis Washington
Par Stefan Grobe
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Anxiété, colère, dépression... Les habitants de Washington, qui avaient voté à 90 % pour Hillary Clinton, ne se sont toujours pas remis de l'investiture de Trump. Reportage de Stefan Grobe.

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Lincoln Park, Washington… Aujourd’hui, voilà 100 jours que Donald Trump occupe le bureau ovale de la Maison Blanche. Oscar est né quelques heures avant que Trump prête serment, et il ne fait donc que peu de cas du premier bilan du mandat de son président, contrairement à la plupart des habitants de Washington qui ont toujours du mal à accepter la victoire du Républicain… Ici, Hillary Clinton avait obtenu plus de 90 % des voix. Et certains électeurs souffrent même de stress émotionnel, comme nous l’explique le psychothérapeute David Streberg qui a vu arriver une vague de nouveaux patients depuis l‘élection de Donald Trump :

Nous avons vu un nombre épouvantable de patients souffrant d’anxiété, de colère, même de dépression pour certains. Je dirais que la cause première, le dommage numéro pour ainsi dire, c’est la perte de confiance, confiance dans l’administration. Il y a une différence entre ce qu’elle dit et ce qu’elle fait. Ils ont un tel sens du fait que Trump agit selon l’air du temps, tant d’imprévisibilité, ils ne savent tout simplement pas ce qu’il peut faire, ce qu’il est capable de faire.

#100days Etats-Unis : #Trump comparé à #obama et Bush après 100 jours à la Maison-Blanche >> https://t.co/FIXdUY9Gtupic.twitter.com/s4j3NBywpG

— Le Parisien Infog (@LeParisienInfog) 28 avril 2017

Dans le quartier de Capitol Hill à Washington, de nombreux habitants expriment leur colère publiquement, mais silencieusement. Ils rappellent par ces petits mots ce qu’ils croient être des valeurs américaines que le nouveau président ne défend pas : la tolérance, la générosité et l’acceptation de la diversité culturelle.

C’est un sentiment qui est partagé par de nombreux artistes aussi. Beaucoup d’entre eux croient que Trump va changer le pays pour le pire. La “Galerie O on H” expose une collection de photographies de professionnels et semi-professionnels qui ont su capturer l’anxiété de nombreux Américains de l‘ère Trump. Par inadvertance, Trump a stimulé la créativité artistique, explique Phil Hutinet, l‘éditeur de la revue d’art local “East City Art” qui s’est associée à la galerie pour monter cette exposition. Il estime que beaucoup d’artistes oeuvrent par réaction à Trump. Idem pour les institutions. Le MoMa a par exemple décidé d’exposer sept œuvres d’artistes d’origine soudanaise, irakienne, ou iranienne, en lieu et place d’oeuvres de Picasso ou Matisse début février pour dénoncer le décret anti-immigration de Trump.

Il y a beaucoup de peur. Même si Trump a dit qu’il allait défendre le fonds de dotation national des Arts, ce qui représente quelque chose de très important pour nombres d’organisations artistiques. Je pense que la tendance actuelle va se poursuivre, à savoir que les artistes vont continuer à réagir sur beaucoup de choses que Trump fait. Je pense qu’il y aura beaucoup plus de satires artistiques par exemple. Je pense qu’il va y avoir beaucoup d’art en réaction à Trump“, explique Phil Hutinet.

Alors que le monde de l’art est à la fois effrayé et intrigué par Trump, les partisans du président lui restent fidèles. Selon des sondages, 96 % des électeurs de Trump voteraient encore pour lui aujourd’hui, malgré le chaos politique de ces cent premiers jours, comme l’explique ce reporter du Washington Post, Callum Borchers :

Ses partisans le soutiennent, ce qui je pense, suggère que ce qu’ils aiment vraiment c’est son style bravache, agressif, belliqueux. Ils aiment l’idée d’avoir un politicien inexpérimenté à la Maison Blanche, quelqu’un qui est un outsider politique. C’est sa marque, vous savez, ce qui attire. Et, à moins qu’il perde cet attrait, il semble que peu importe ce qu’il fasse en politique, cela n‘érodera pas sa base.

Et notre correspondant à Washington, Stefan Grobe de conclure : “Sous Donald Trump, l’Amérique s’est petit à petit polarisée. Pourtant, ce Président avait dit qu’il voulait unifier le pays et pas le diviser. Au cours de ces 100 premiers jours, il semble bien avoir échoué. Mais il lui reste encore 1 360 jours, au moins…

Video: The Simpsons Illustrates Trump's #100daysofshame#BurrMustRecuse#trumprussia#russiagate#resistpic.twitter.com/ovn9gJR97I

— Scott Dworkin (@funder) 28 avril 2017

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