Italie : extrême droite et populistes se disputent le pouvoir

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Par Euronews
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Le Mouvement 5 étoiles et la Ligue revendiquent chacun le pouvoir mais faute de majorité claire au Parlement le pays est plongé dans l'incertitude. On ignore qui va gouverner. L'ancien chef du gouvernement italien Matteo Renzi quitte la direction du Parti démocrate après sa défaite.

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L'Italie est plongée dans l'incertitude au lendemain des élections législatives. Faute de majorité claire au parlement, le pays n'est pas prêt se savoir qui gouvernera. Les populistes du Mouvement 5 étoiles, tout comme la Ligue d'extrême droite, auteurs de percées historiques ont revendiqué lundi le droit de gouverner l'Italie, tout en excluant une alliance "eurosceptique" entre eux.

La coalition entre la droite de Silvio Belusconi et l'extrême droite de Matteo Salvini est en tête avec 37% des voix. Mais en son sein, c'est la Ligue, formation eurosceptique et anti-immigration de Matteo Salvini, proche du Front national (FN) français, qui a largement devancé le parti de Silvio Berlusconi (17,4% contre 14%) et revendique désormais la direction du gouvernement. La présidente du Front National, Marine Le Pen, n'a pas manqué de féliciter Matteo Salvini sur twitter.

A noter, la percée historique du Mouvement 5 Etoiles (M5S), dirigé par Luigi di Maio, qui devient le premier parti du pays avec un score de 32,6%, après une campagne dirigée contre la corruption et la "caste" politique italienne. Alors que le Mouvement cinq étoiles a toujours refusé toute alliance, il s'est dit prêt "à discuter avec toutes les forces politiques" sur les thèmes de son programme : pauvreté et gaspillage, immigration et sécurité, emploi et développement.

Renzi jette l'éponge

L'ancien chef du gouvernement italien Matteo Renzi a annoncé lundi soir qu'il quittait la direction du Parti démocrate (PD, centre gauche) après la défaite de son parti, qui a recueilli 18,7% des voix dimanche. Le PD a subi "une défaite claire et évidente" et "il est évident dans ces conditions que j'abandonne la direction du parti", a-t-il déclaré à la presse en précisant qu'il ne se représenterait pas lors du congrès du parti. Ce congrès, annoncé pour les prochaines semaines, devra choisir "non pas un régent désigné dans un boudoir mais un secrétaire élu par des primaires", a-t-il fait valoir.

Avec la percée historique des mouvements populistes et d'extrême droite, désormais majoritaires en voix et en sièges, "l'Italie est confrontée à une situation qui veut que ceux qui ont gagné clairement les élections n'ont pas les voix pour gouverner", a-t-il relevé. Mais "l_e PD ne sera pas la béquille d'un gouvernement antisystème_" et préfèrera être dans l'opposition, a-t-il assuré, promettant qu'il se contenterait de son nouveau rôle de sénateur de Florence.

Relevant plusieurs différences majeures avec la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste) de Luigi Di Maio, en particulier sur l'Union européenne et la manière de faire de la politique, il a promis que le PD dirait "oui à tout ce qui pourra servir l'Italie". "Mais nous avons trois non clairs: non aux magouilles, non aux cabinets restreints, non à toute forme d'extrémisme", a-t-il insisté.

Réactions à l'étranger

Le président français Emmanuel Macron a expliqué ce résultat par la "forte pression migratoire" pesant sur l'Italie, qui s'est sentie seule face aux près de 700.000 migrants débarqués depuis 2013.

La chancelière allemande Angela Merkel, elle-même fragilisée en partie par cette pression, a appelé à la formation rapide d'une équipe dirigeante "pour le bien de l'Italie mais aussi de notre Europe commune".

A Bruxelles, la Commission européenne s'est dite "confiante" dans la possibilité de former un gouvernement stable.

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