Le futur visage énergétique de l’UE

L'Atomium à Bruxelles
L'Atomium à Bruxelles
Par Euronews
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L’Union européenne veut augmenter la part des énergies renouvelables. Dans le même temps certains pays comme la Belgique se préparent à sortir du nucléaire. Etat des lieux de cette transition énergétique.

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L'édification de l'Atomium pour l'exposition universelle de 1958 à Bruxelles était un symbole. Ces neuf sphères, qui représentent un cristal élémentaire de fer, était l'expression de la confiance dans le progrès technologique comme le développement de l'énergie nucléaire. Soixante ans plus tard un quart des besoins électrique de l'Union européenne dépend de l'énergie nucléaire. Actuellement 127 réacteurs sont en activité dans les Etats membres. Dans ce panorama la France occupe la première marche du podium avec 58 centrales, contre 7 en Belgique.

L’industrie nucléaire européenne prend sa source dans les années 1950. Les six pays fondateurs, alors de la Communauté économique européenne, s’entendent pour créer le traité Euratom. Ce document va "permettre le développement de l'énergie atomique comment on l'appelait à l'époque pour produire de l'énergie pour le développement économique de l'Europe " explique Samuele Furfari, professeur à l'Université libre de Bruxelles. Les six Etats considéraient qu’il ne peut pas y avoir "de développement de la communauté européenne sans énergie abondante et bon marché. Aujourd'hui c'est la même chose " résume ce spécialiste des questions énergétiques.

Le gouvernement belge a adopté le mois dernier un nouveau pacte énergétique qui prévoit la sortie du nucléaire d'ici sept ans. Les autorités veulent se tourner vers le gaz pour compenser cette disparition. Mais cette stratégie est-elle réaliste et les délais sont-ils suffisants? Pour la ministre fédérale belge de l’Energie il ne fait aucun doute que le pays réussira sa transition dans les temps. Marie-Christine Marghem estime que la Belgique n’est pas encore prête mais "j'ai un calendrier très stricte pour prévoir l'installation de ces centres à gaz au moment où on sortira du nucléaire à partir de 2022-2023 ", assure-t-elle.

Pour l’activiste anti-nucléaire, Stephane Lhomme, cette industrie touche à sa fin. "Sur les 400 réacteurs en service à peu près sur terre, les trois-quarts sont très anciens et se dirigent vers le fin de leur vie. Donc dans tous les cas, quoi qu'on en pense, qu'on soit pour ou qu'on soit contre, qu'on ait une alternative ou pas, de toute façon la majeure partie de ces réacteurs vont se fermer", explique-t-il.

De nombreuses voix s'interrogent sur le risque d'un accident nucléaire en Europe. La Belgique est souvent pointée du doigt par ses voisins pour la vétusté de ses installations. Le Luxembourg veut d'ailleurs adopter une loi qui permettra aux citoyens de poursuivre un fournisseur d'énergie nucléaire en cas d'accident à proximité de la frontière. Récemment le gouvernement fédéral belge a lancé une campagne de distribution gratuite de pilules d'iode à travers l'ensemble du pays.

L'Union européenne pousse pour le développement des énergies renouvelables. Les énergies propres devront représenter d'ici 2020 20% du mix énergétique. En 2016 cette part était de 17%. Toutefois l'industrie nucléaire européenne ne semble pas sur le point de disparaître. De nouvelles centrales sont en construction. C'est le cas en France. Foratom, l'organisation qui représente les industriels européens du nucléaire, affirme que cette énergie est sûre et qu'elle permet de réduire les émissions de gaz carbonique pour produire de l'électricité. De plus elle "assure une sécurité dans l'approvisionnement, ce qui rend l'Union européenne moins dépendante des importations d'énergies fossiles ", défend ainsi Berta Picamal.

60 ans après les espoirs symbolisés par l'Atomium, les débats sont donc toujours vifs sur le futur visage énergétique de l'Union européenne.

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