Italie: les antisystème du M5S fêtent leur arrivée au pouvoir

Italie: les antisystème du M5S fêtent leur arrivée au pouvoir
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

"Le gouvernement, c'est vous qui l'avez, pas nous !", a lancé l'un des orateurs aux milliers de partisans du Mouvement Cinq Etoiles qui ont fêté samedi soir à Rome, encore incrédules mais avec beaucoup d'espoir, leur arrivée au pouvoir, moins de dix ans après les premières indignations de son fondateur Beppe Grillo. "Personne ne s'attendait à une chose comme ça, venant de moi", a déclaré devant une foule compacte Beppe Grillo, celui par qui tout est arrivé. Né en 2009 de ses vociférations contre la "caste" politique italienne, le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème) gouverne aujourd'hui l'Italie avec la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini. Paola Taverna, vice-présidente du Sénat, n'en revient pas encore d'être sur scène, en plein centre de Rome, aux côtés de ses compagnons de route devenus ministres. "Il y a dix ans, j'étais une femme du peuple, et j'en suis fière, qui écoutait Beppe, et il racontait déjà tout ce que nous sommes en train de vivre", a-t-elle rappelé, très émue, devant des milliers de "grillini", comme on surnomme parfois les partisans du M5S. Dignité, espérance, vérité, ces mots sont revenus comme un leitmotiv dans les discours des dirigeants mais aussi des militants de ce mouvement atypique, né de l'exaspération des Italiens contre la classe politique et de leur sentiment d'abandon de la part de ceux qui occupent les "palazzi", les palais du pouvoir. "Finalement, les citoyens commandent, la politique s'était retranchée dans les palais du pouvoir, mais ils ont ouvert les portes", assure l'un de ces militants, Cosimo, un ingénieur de 55 ans, venu du sud de l'Italie, comme beaucoup d'autres de ces sympathisants. Le M5S, désormais premier parti d'Italie avec 32% des voix obtenus aux élections législatives du 4 mars, est parvenu à constituer le premier gouvernement populiste dans un pays fondateur de l'Union européenne, aux côtés de la Ligue. - Pas remis en cause - L'accord de gouvernement avec ce mouvement d'extrême droite, anti-immigration, rendu nécessaire faute d'avoir obtenu la majorité absolue, n'est pas remis en cause. "J'étais militant au PCI, le parti communiste italien, c'est vous dire", explique Giovanni, 62 ans, pour qui néanmoins ce qui compte aujourd'hui, "ce n'est plus la gauche ou la droite, mais ce qui peut être fait dans l'intérêt des citoyens". Et de ce côté, le M5S a beaucoup promis après avoir raillé tous les gouvernements qui se sont succédé depuis dix ans, accusés d'avoir ruiné le pays ou de l'avoir abandonné aux lobbies, aux banquiers ou aux "diktats" de Bruxelles. "Bonsoir, peuple italien libre et souverain !", a lancé un député européen du M5S, Fabio Massimo Castaldo. Plus besoin de siffler, "aujourd'hui, l'Etat c'est nous", a renchéri Luigi Di Maio, le chef de file du mouvement et désormais vice-Premier ministre et ministre du Développement économique et du Travail. Désormais, "il y a un monde qui est en train de s'en aller et un monde nouveau qui démarre et arrive", a rugi de son côté Beppe Grillo, électrisant comme il l'a fait tant de fois la foule de ses partisans. Les attentes sont à la mesure des espoirs soulevés. Baisse des impôts, revenu de citoyenneté, remboursement des épargnants spoliés, abaissement de l'âge du départ à la retraite: "Ils doivent maintenant tenir toutes les promesses qui ont été faites pendant la campagne", avertit ainsi Ana, fonctionnaire municipale. "Ce sera à vous de nous dire si nous avons bien travaillé", a promis Luigi Di Maio. Et le peuple des Cinq Etoiles, arrivé à réaliser son rêve, n'a pas l'intention de se faire oublier. "Le nouveau gouvernement doit craindre ces gens venus le soutenir et qu'il représente désormais. Aujourd’hui ils sont acclamés mais demain ils pourraient très bien être sifflés", affirme ainsi Christian, un ouvrier de 32 ans.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Italie : les habitants de Venise en colère contre un droit d'entrée pour les touristes

Les menaces de démission de Pedro Sánchez relancent le débat sur la polarisation politique

Les États-Unis livrent des missiles longue portée à Kyiv, Ukraine retire des chars Abrams