Team Sky : maillot jaune des soupçons

Team Sky : maillot jaune des soupçons
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Par Cyril Fourneris
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Au fil des victoires et des affaires, l'équipe britannique souffre du désamour croissant du public.

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Sur les Champs-Elysées de Paris ce dimanche, Geraint Thomas affichait un sourire angélique en savourant sa première victoire sur le Tour de France. Mais ce sacre est avant tout celui de son équipe, la Team Sky, qui a fait face pendant les trois semaines de course au désamour des fans d'un sport sali par le dopage endémique.

En huit ans d'existence, la Sky a remporté six Grande Boucles, avec trois Britanniques différents (Bradley Wiggins, Christopher Froome et Geraint Thomas), alors qu'aucun de leurs compatriotes n'y était parvenu jusqu'ici.

Cette année encore, la formation britannique a écrasé la course. Dans chaque grand col, même quand les favoris étaient à la peine, elle comptait systématiquement plusieurs coureurs en tête du peloton.

Cela ne l'a pas empêchée, lors de l'exigeant contre-la-montre à la veille de l'arrivée, de placer six coureurs dans les 25 premiers. Seule l’US Postal avait fait mieux en 2004. Avant cela déjà, des sifflets avaient été adressés à l'encontre des hommes en blanc sur le bord des routes, de la part d'un public ulcéré par l'écrasante main-mise des vainqueurs.

"On m’a hué, on m’a lancé des objets, certaines personnes ont essayé de me pousser pour me faire tomber, on m’a donné des coups de poing sur le flanc. On m’a craché dessus", a assuré le quadruple vainqueur du Tour Christopher Froome au cours de l'édition.

Les soupçons ont regagné en intensité quand le leader britannique a été contrôlé positif au salbutanol sur le dernier Tour d'Espagne... Qu'il a remporté avant de gagner le Tour d'Italie et d'être blanchi, juste avant le départ du Tour de France, par des instances cyclistes qui semblent dépassées.

Le gourou Dave Brailsford

L'affaire a encore braqué les projecteurs sur Dave Brailsford, le manager de la Sky depuis les premiers jours : l'an dernier, l'entraîneur fait Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique en 2005 avait été auditionné au Royaume-Uni par une commission d'enquête parlementaire, qui accusait son équipe d'abuser des autorisations à usage thérapeutiques, appelées "AUT".

Conclusion de la commission d'enquête parlementaire : la Sky n'a pas violé les règles de l'Agence mondiale antidopage, mais les a contournées pour améliorer les performances des coureurs.

"Les assertions de la Team Sky (…) nous semblent incroyables et contradictoires avec le but originel de "gagner proprement" et de maintenir les plus hauts standards éthiques", affirmaient les élus dans leur rapport publié en mars dernier.

En 2016, déjà, des hackers russes, les Facy Bears, dévoilaient les dossiers médicaux de deux stars de la Sky : Christopher Froome et Bradley Wiggins, qui avaient obtenu des ordonnances pour soigner leur asthme. Un asthme de l'effort pour Froome, une allergie au pollen pour son Wiggins.

Des prescriptions faites par le controversé docteur Mario Zorzoli, suspendu en 2015 de l’Union Cycliste Internationale après une enquête qui avait fait tomber le Belge Geert Leinders, l'ancien docteur de la Rabobank et de la Sky.

L'équipe maintient, au fil des pirouettes, un discours exemplaire de "tolérance zéro", qui comme l'illustrent les sifflets sur le bord des routes du Tour, s'éloigne de la vérité à chaque coup de pédale.

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