"Aucun ministre de l'Ecologie n'est heureux en Europe"

Emmanuel Macron et François de Rugy
Emmanuel Macron et François de Rugy Tous droits réservés REUTERS/Philippe Wojazer
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Par Cecile Mathy avec AFP, REUTERS
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Daniel Cohn-Bendit analyse la nomination de François de Rugy au ministère de la Transition écologique et solidaire.

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Difficile de succéder à Nicolas Hulot, un ministre démissionnaire qui avoue ne pas avoir suffisamment de latitude d'action au sein du gouvernement pour mener à bien sa mission.

C'est pourtant la tâche qu'a acceptée François de Rugy en devenant le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire.

Une quinzaine de ministres de l'Ecologie en deux décennies

La France a changé une quinzaine de fois de ministre de l'Ecologie ces vingt dernières années. Un poste que Daniel Cohn-Bendit a refusé pour garder sa liberté de parole.

L'ancien eurodéputé écologiste a répondu aux questions d'euronews. Et selon lui, l'instabilité politique de l'écologie n'est pas une spécificité française.

"Il n' y a aucun ministre de l'Ecologie heureux en Europe. C'est partout le même problème parce que les problèmes que pose l'écologie sont, partout en Europe, plus ou moins minoritaires dans la société", estime Daniel Cohn-Bendit.

François de Rugy devra donc user de tout son poids d'ancien président de l'Assemblée nationale pour faire avancer les dossiers en souffrance.

Nucléaire : stopper un réacteur supplémentaire

Le nucléaire sera au centre de la feuille de route énergétique pour 2019-2023 et 2024-2028, attendue dans les semaines à venir.

"Sur la sortie du nucléaire, évidemment il faut accélérer les choses et la fermeture de (ndlr : la centrale de) Fessenheim dans la mandature ne suffit pas. Donc, il faudrait que François de Rugy arrive à la fermeture au moins d'un réacteur supplémentaire pendant cette mandature", analyse Daniel Cohn-Bendit.

Alors que Nicolas Hulot avait annoncé en novembre que la France ne pourrait pas tenir l'objectif de ramener la part de l'atome de 75% à 50% de la production d'électricité à l'horizon 2025.

Un rapport commandé par son ministère et celui de l'Economie recommande la construction de six nouveaux EPR à compter de 2025. Bruno Le Maire a préconisé jeudi d'attendre que l'EPR de Flamanville (Manche) soit achevé avant de décider d'en bâtir d'autres.

Collaboration inter-ministérielle indispensable

François de Rugy devra surtout réussir à travailler de concert avec les autres ministères : avec celui des Transports pour réduire les émissions de gaz à effets de serre en lançant un "plan vélo" dès ce mois de septembre.

Le projet de loi d'orientation sur les mobilités doit être présenté à l'automne.

En cours de finalisation, le texte comprend des volets sur la programmation des infrastructures, l'évolution des compétences des diverses autorités locales, les mobilités propres (qualité de l'air, circulation en ville...). La partie "recettes" risque de faire grincer des dents, si l'Etat choisit d'instaurer une vignette poids lourds ou des péages sur des routes gratuites.

Le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire devra également collaborer avec le ministère de l'Agriculture pour co-piloter la réforme de la Politique Agricole Commune et tenter d'infléchir l'utilisation des pesticides.

"Un ministre de l'Ecologie, ça ne peut pas être Batman, qui arrive tout seul et qui enchaîne les victoires" renchérit Daniel Cohn-Bendit. Ce ne sera pas facile pour François de Rugy mais maintenant il faut l'aider et voir ce que cela donne", conclut Daniel Cohn-Bendit.

François de Rugy s'est dit, ce mardi soir, "déterminé" à "agir", "avec persévérance".

C'est certain, il lui en faudra.

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