[Exclusif] Ahed Tamimi : "Nous n'en pouvons plus de l'occupation"

[Exclusif] Ahed Tamimi : "Nous n'en pouvons plus de l'occupation"
Tous droits réservés 
Par Cyril Fourneris
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

L'activiste palestinienne de 17 ans, emprisonnée pour avoir giflé deux soldats israéliens, a donné un interview exclusive à Euronews.

PUBLICITÉ

La jeune Palestinienne Ahed Tamimi, qui a fait huit mois de prison pour avoir giflé deux soldats israéliens, est en tournée en Europe. Euronews a rencontré l'activiste de 17 ans à l'occasion d'un meeting organisé jeudi près de Grenoble (France).

"J'appelle les jeunes européens à faire pression sur leurs gouvernements respectifs pour qu'ils interviennent en faveur de la question palestinienne. Qu'ils voient ce qui se passe réellement sur le terrain et qu'ils le fassent savoir sur les réseaux sociaux. J'appelle aussi au boycott d’Israël", a déclaré l'adolescente.

"Nous étions très mal traités en prison, les gardiens étaient racistes envers nous. Ils diminuaient nos rations alimentaires et ne nous donnaient pas les choses essentielles dont nous avions besoin. Nous les filles étions à court de serviettes hygiéniques. C'était une souffrance physique et psychologique", dénonce Ahed Tamimi, qui assure n'être liée à aucun parti politique.

"J'appelle les partis politiques palestiniens à s'unir pour l’intérêt national et non pour leurs intérêts personnels. En tant que nouvelle génération, nous n'en pouvons plus de l'occupation. Nous ne voulons pas que les générations suivantes vivent dans les même conditions. Nous devons nous unir pour nous débarrasser de l'occupation et récupérer nos terres", poursuit-la militante, invitée par l'Association France Palestine Solidarité (AFPS).

La famille d'Ahed Tamimi a eu beaucoup de mal à quitter les territoires palestiniens assure l'association, qui évoque une traversée "toujours très humiliante" de la frontière jordanienne pour rejoindre l'aéroport d'Amman, les Palestiniens ne pouvant pas emprunter celui de Tel-Aviv.

Icône palestinienne

Salle pleine et standing ovation : ce soir-là à Grenoble, quelque 800 personnes ont accueilli en héroïne Ahed Tamimi. Une jeune fille dans l'audience n'a carrément pas pu retenir ses larmes. Accompagnée de sa famille, Ahed Tamimi est revenue sur ses conditions de détention et renouvelé son appel à mettre fin à toute la colonisation israélienne.

L'engouement qu'a suscité sa venue, dont elle avait déjà témoigné lors de son apparition à la Fête de l'Humanité, prouve la sympathie que suscite le parcours de cette adolescente chez les défenseures de la cause palestinienne. Celui d'une nouvelle génération de militants.

"Paradoxalement, l'extrémisme du gouvernement Netayahou et la levée des ambiguïtés du gouvernement américain dans ce conflit offrent une nouvelle opportunité, une nouvelle perspective de mobilisation non violente, qui vient relayer des générations qui se sont trouvées compromises par les enjeux des deux dernières décennies", estime Willy Beauvallet, maître de conférence en Science politique à l'université Lyon 2.

A la fin de sa tournée, qui se poursuit en Belgique, en Grèce, en Espagne, en Algérie puis en Tunisie. Ahed Tamimi rentrera dans son village de Nabi Saleh, occupé par Israël depuis 50 ans.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Pas de reconnaissance de la Palestine à l'ONU après le veto de Washington

Gaza : la famine s'installe dans le nord de l'enclave, selon USAID

Gaza : une frappe israélienne tue deux palestiniens et blesse des civils et des journalistes