Ligne de train Lyon-Turin : qu'en pensent les riverains ?

Ligne de train Lyon-Turin : qu'en pensent les riverains ?
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Par Guillaume Petit
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Lyon-Turin... 270 km de trajet, un projet au coût pharaonique et un serpent de mer dans les débats depuis près de trois décennies, qui continue de diviser les riverains.

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Lyon-Turin... 270 km de trajet. 70% en France, 30% en Italie. Et un serpent de mer dans les débats depuis près de trois décennies.

Financé par les Français, les Italiens, et à 40% par l'Union européenne, la construction de la ligne ferroviaire à grande vitesse se poursuit. Et elle continue de diviser les premiers concernés : les habitants vivant à proximité.

Notre reporter italien Lillo Montalto est parti à la rencontre des futurs voisins de la ligne Lyon-Turin.

Première étape : Chimilin

Pour la mairie, opposée au projet depuis 1992, c'est le flou. Elle estime qu'il lui faudra gérer plus d'un million et demi de mètres cubes de gravats. 

"On espère que le projet ne se fera pas. mais en attendant on est dans l’expectative", déclare Monique Chabert, maire de Chimilin.

Impact environnemental

A 50 km de là... A Chapairellan, on s'inquiète aussi de l'impact de cette ligne à grande vitesse sur l'environnement. "On sait que la montagne menace de s'effondrer et beaucoup d'habitants craignent que le tunnel crée de nouveaux risques".

D'autres rappellent au contraire que la ligne est censé désengorger les vallées alpines du trafic de poids lourds, qui est reparti à la hausse, dans le tunnel du Fréjus et celui du Mont-Blanc.

Les critiques se concentrent aussi sur le coût des travaux en cours : pharaonique, diront les opposants. Il est estimé en tout à plus de 20 milliards d'euros.

Et la pièce maîtresse du projet, c'est le tunnel sous les Alpes... Une portion de 57 km de long avec à la la clé, de nouveaux emplois créés mais aussi potentiellement d'autres supprimés. C'est en tout cas l'inquiétude de cet aiguilleur qui travaille au poste de la gare, et qui s'exprime à notre micro (voir vidéo ci-dessus). 

Opposition à l'extrême ?

Nous sommes désormais de l'autre côté de la frontière, en Italie... A Suse, une ville de 6 000 habitants et un lieu de passage pour 44 millions de tonnes de marchandises entre la France et l'Italie.

A l'image de la coalition gouvernementale italienne, récemment divisée sur l'intérêt du projet, ici une partie des habitants seulement est tenté de croire aux bénéfices qu'ils pourraient en tirer.

Giorgio Brezzo, journaliste à La Valsusa, explique : "Les promoteurs du projet ont promis au moins 50 000 postes et ils ont créé beaucoup d'espoir pour tous ceux qui ont du mal à trouver un travail, ou ceux qui ont des enfants à la recherche d'un emploi. Cela a vraiment divisé la population".

"Je crois que le projet serait bénéfique pour l'économie locale. Cela va créer de l'emploi pour la vallée, qui en a perdu tant et qui a perdu beaucoup d'industries", explique cet autre habitant rencontré au marché.

Ici l'opposition est incarnée par le groupe NO TAV (traduction : "non au train à grande vitesse"), composé de militants d'extrême gauche, d'anarchistes de catholiques et de retraités.

"Nous avons démarré le mouvement. On est vieux mais il y a aussi beaucoup de jeunes. Quand ils commenceront à construire ici, ils trouveront des opposants sur leur chemin", explique l'un des leaders du mouvement que nous avons interviewé.

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