Face à l'escalade militaire de ces derniers jours, la mission de l'ONU en Libye a lancé dimanche un "appel urgent" à une "trêve humanitaire" de deux heures dans la banlieue sud de Tripoli, la capitale libyenne, pour permettre l'évacuation des blessés et des civils.
En Libye, l'escalade de la violence est telle que l'on redoute désormais une véritable guerre civile. Depuis l'offensive du maréchal Khalifa Haftar contre la capitale Tripoli, jeudi, de violents combats font rage. Ils opposent les forces d'Haftar, l'homme fort de l'est lybien à ses rivaux du Gouvernement d'union nationale.
La mission de l'ONU sur place avait lancé un "appel urgent" à une trêve de deux heures dans la banlieue sud de Tripoli pour permettre l'évacuation des blessés et des civils. Mais, cette trêve n'a pas eu lieu.
Au moins 21 personnes ont été tuées et 27 autres blessées depuis jeudi, selon un premier bilan du ministère de la Santé du Gouvernement d'union nationale.
Pour Kamran Bokhari, directeur du Centre de politique mondiale, le conflit devrait durer : "Je ne doute pas de la détermination des troupes d'Haftar. Je suis plus dubitatif quant à leurs capacités, je ne sais pas s'ils sont à la hauteur... Je veux dire que s'ils ont pu s'emparer d'une grande partie du Sud-Ouest, facilement, pour Tripoli, en revanche, ils vont faire face à beaucoup de résistance. Il faut donc s'attendre à un long conflit".
L'armée américaine a annoncé dimanche le retrait provisoire de ses militaires dans le pays à cause des combats. Ces violences interviennent avant une Conférence nationale sous l'égide de l'ONU prévue mi-avril et censée dresser une feuille de route avant la tenue d'élections.