Un gourou jugé à New York : il a eu des milliers d'esclaves sexuelles

Image vidéo Reuters : maison du gourou Keith Raniere en procès à New York.
Image vidéo Reuters : maison du gourou Keith Raniere en procès à New York.
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Par Joël Chatreau
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Rattrapé par la justice américaine après 20 ans de "trafic sexuel" notamment, le gourou Keith Raniere comparaît devant un tribunal fédéral à New York. Entouré d'au moins 5 femmes complices, il s'est servi de sa domination sectaire pour transformer des milliers d'adeptes féminins en esclaves sexuels.

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Satisfaire son gros appétit sexuel, c'était la principale obsession de Keith Raniere (en photo ci-dessous). Cet Américain de 58 ans avait trouvé la combine pour y parvenir quotidiennement, exactement à l'endroit et à l'heure qu'il choisissait, pendant une vingtaine d'années : créer une secte au sein de laquelle il était entouré d'au moins 15 femmes sous son influence, qui lui servaient en quelque sorte de "rabatteuses" afin d'élargir son harem de véritables esclaves sexuelles. Le système criminel du gourou n'a été éventé et révélé par le journal New York Times qu'en 2017, il a été arrêté en mars 2018 au Mexique alors qu'il était en cavale, et son procès a débuté ce mardi à New York.

L'actrice Allison Mack membre du premier cercle

Poursuivi pour trafic sexuel mais aussi extorsion, association de malfaiteurs et menaces devant un tribunal fédéral de Brooklyn, le "Grandmaster", comme il se faisait appeler par ses adeptes, se retrouve seul sur le banc des accusés. 5 femmes, qui faisaient partie de son premier cercle et se trouvaient à la tête de plusieurs organisations qu'il avait fondées, ont préféré plaidé coupable et, comme le prévoit la loi aux Etats-unis, se voient ainsi épargnées de subir un procès. Parmi elles se trouve l'actrice américaine Allison Mack (photographiée ci-dessous) qui a été notamment une héroïne de la série télévisée Smallville.

La comédienne s'est déclarée coupable lors d'une audience début avril dernier. Elle est considérée comme une véritable complice de Keith Raniere, accusée de l'avoir aidé à mettre sur pied le pôle central de la secte, baptisé du nom mystérieux de "Nxivm", qui servait principalement à recruter des esclaves sexuelles. Autre accusée importante, Clare Bronfman, une riche héritière du secteur industriel, qui finançait cette structure centrale.

5 000 $ pour un stage de 5 jours dans la secte

L'organisation, basée dans une villa du gourou à Albany, la capitale de l'Etat de New York, possédait également des centres à Los Angeles, à Vancouver, au Canada, au Mexique... A son apogée, elle a compté jusqu'à 16 000 membres qui, pour la "modique" somme de 5 000 dollars pour un stage de cinq jours, pouvaient "mettre à jour leur potentiel humain" (la publicité de "Nxivm"), accessoirement sexuel. Les plus accros - c'est le principe d'une secte - se sont tellement endettés qu'ils ont fini par devoir travailler pour le réseau, et là, Raniere les tenait financièrement !

Le gourou avait aussi l'habitude de faire chanter ses proies en collectionnant des documents sur elles qui pouvaient être compromettants, des photographies, des lettres... Et les femmes qui étaient ses plus proches, au sens littéral du terme, étaient marquées à jamais de ses initiales KR gravées sur leur peau à l'aide d'un stylo à cautériser.

Keith Raniere risque la prison à vie.

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