Roumanie : un vent de changement

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Par Audrey Tilve
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Retour sur les bouleversements politiques des derniers jours

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Ambiance de fin de règle au parlement roumain… En quelques jours, la donne a radicalement changé sur la scène politique. Dimanche, les électeurs ont sanctionné les sociaux-démocrates au pouvoir en donnant la préférence aux libéraux aux élections européennes. Un désaveu doublé d'un autre avec le soutien massif des Roumains au référendum qui contestait l'assouplissement du code pénal.

Lundi, c'est l'homme fort de la gauche, Liviu Dragnea, qui était condamné à de la prison ferme dans une affaire d'emploi fictif. Dans un pays miné par la corruption, l'ancrage européen semble plus populaire que jamais.

« Il y a eu des arguments de campagne, des prises de position clairement anti-européennes qui, étonnamment, venaient du parti au pouvoir dans ce pays, relève l'analyste politique Cristian Diaconescu. Mais ils ont échoué. Ils n'ont pas obtenu le soutien de l'opinion publique. Donc le message est clair : pour la Roumanie, pour les Roumains, l'Union européenne est ce dont nous avons besoin et c'est autour de cela que se forgera l'avenir de l'Europe. »

Alors que les autorités roumaines étaient pointées du doigt par Bruxelles pour ces réformes controversées, Liviu Dragnea avait adopté une rhétorique très souverainiste, qui n'a pas convaincu.

« La majorité des Roumains se sentent vraiment européens, souligne Vlad Petreanu, chroniqueur pour la radio Europa FM. Nous avons un taux d'émigration très important, on estime que cinq millions de Roumains travaillent à l'étranger, pour la plupart en Europe occidentale. La grande majorité des Roumains pensent comme des Européens et se sentent Européens. Le problème venait plutôt du gouvernement. »

Conséquence des inquiétudes bruxelloises sur l’État de droit en Roumanie : le parti socialiste européen avait gelé en avril ses contacts avec le parti social-démocrate roumain. La première ministre Viorica Dancila assure vouloir regagner la confiance de ses pairs.

« Je vais aller à Bruxelles, je vais parler avec Frans Timmermans, parler avec les dirigeants européens, je vais rencontrer mes homologues portugais et espagnol pour pouvoir rétablir le dialogue avec les sociaux-démocrates européens », a martelé la cheffe du gouvernement.

L'opposition de droite n'y croit guère et entend profiter du rebond que lui ont offert les élections européennes. Elle réclame des élections anticipées, les prochaines législatives étant normalement prévues pour la fin 2020.

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