Une manifestation à Paris pour dénoncer les féminicides

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Tous droits réservés REUTERS/Regis Duvignau
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Par Raphaelle ViventAFP
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Plus de 70 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l'année. Le gouvernement a annoncé la tenue d'un "Grenelle des violences conjugales" en septembre.

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Depuis le début de l'année en France, plus de 70 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-compagnon - 75 selon le dernier décompte. "Un massacre", selon les participants réunis à Paris samedi pour dénoncer les féminicides. 

Selon les organisateurs, 2 000 personnes étaient rassemblées pour réclamer des mesures immédiates, à l'appel d'un collectif de familles et proches de victimes.

Parmi elles se trouvaient l'actrice Julie Gayet : "Entre le moment où on a décidé d'organiser [la manifestation] et aujourd'hui, quatre femmes sont mortes. On était à 70, maintenant on est à 74, s'indigne-t-elle. C'est un massacre, on peut appeler ça comme cela. Il faut qu'il y ait une prise de conscience. Malgré l'évolution de la société, il y a une régression et il y a plus de femmes aujourd'hui qui meurent. C'est juste inadmissible, il faut que ça s'arrête."

Bruit et colère

Dans l'assistance se trouvait également la chanteuse Yael Naim, la militante féministe Caroline de Haas ou l'actrice Muriel Robin. 

Cette dernière a appelé les manifestants à observer symboliquement "74 secondes de bruit et de colère", et a vigoureusement interpellé le président Emmanuel Macron. "Vous avez parlé de cause nationale: où en êtes-vous ? Combien coûte la vie d'une femme ?"

Les associations d'aide aux victimes réclament des mesures concrètes, comme le traitement systématique des plaintes, des ordonnances de protection pour les victimes ou encore des bracelets électroniques pour les conjoints violents.

En réponse, la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, a annoncé la tenue en septembre d'un **"Grenelle des violences conjugales". **À cela s'ajouteront "une grande consultation citoyenne et une campagne de communication pour interpeller toute la société", a indiqué la secrétaire d'Etat.

L'annonce a suscité une réponse cinglante du mouvement féministe #NousToutes: "une réunion dans deux mois et des résultats dans cinq (après l'adoption du budget de l'Etat). Le décalage entre la mobilisation inédite de la société contre les féminicides et les réponses apportées est flagrant", estime le collectif dans un communiqué.

Selon les chiffres du gouvernement, 220 000 femmes sont victimes de violences conjugales chaque année en France. En 2017, 130 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, contre 123 en 2016, selon les données de la délégation aux victimes du ministère de l'Intérieur.

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