Ils avaient été achetés au États-Unis. Paris, dans l'embarras, assure qu'ils étaient hors d'usage
L'affaire est des plus embarrassantes pour la France. Paris vient de reconnaître que les missiles découverts fin juin en Libye, sur une base qu'avaient occupé les forces du maréchal Haftar, lui appartenaient bien comme l'a révélé le New York Times il y a deux jours. L'article affirmait que ces quatre missiles antichar avaient été achetés par la France aux États-Unis.
Comment se sont-ils retrouvés en Libye, aux mains des rebelles ? Le ministère de la Défense répond qu'il s'agissait de protéger un détachement français déployé à des fins de renseignement. Il assure aussi qu'ils étaient hors d'usage et devaient être détruits.
Un demi-aveu qui confirme l'ambiguïté de la position française en Libye et entretient le doute sur son implication réelle. Paris dit soutenir le maréchal Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, pour sa lutte contre les groupes sunnites extrémistes. Mais ce dernier est en guerre ouverte avec le gouvernement d'union nationale reconnu par les Nations Unies et tente de conquérir la capitale Tripoli.
Le fait que ces missiles aient appartenu à la France soulève aussi la question d'une possible violation de l'embargo sur le transfert d'armes à la Libye.