Sylvie Goulard nommée commissaire européenne au Marché intérieur

Archives : Sylvie Goulard, sur le perron de l’Elysée, le 31 mai 2017
Archives : Sylvie Goulard, sur le perron de l’Elysée, le 31 mai 2017 Tous droits réservés REUTERS/Charles Platiau
Tous droits réservés REUTERS/Charles Platiau
Par Sandrine DelormeVincent Coste avec AFP, Reuters
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

L'ancienne ministre française de la Défense fera partie des 13 femmes membres de la Commission européenne d'Ursula Von der Leyen.

PUBLICITÉ

La Française Sylvie Goulard vient donc d’être nommée commissaire européenne au Marché Intérieur et aux Services, un portefeuille dont relève la libre circulation des biens et des personnes. La France aurait peut-être espéré décrocher la concurrence pour pouvoir réformer les règles en vigueur que Paris juge trop strictes. Mais la nomination d’une autre Française, Christine Lagarde, à la présidence de la Banque centrale européenne a probablement plombé cette hypothèse.

Qui est Sylvie Goulard ?

Reconnue comme une spécialiste de l'Union européenne, Sylvie Goulard a donc été choisie par Emmanuel Macron pour occuper le poste de la France à la commission européenne. Sa désignation a provoqué quelques grincements de dents en France et à Bruxelles, pourquoi ? On vous explique.

Sylvie Goulard est actuellement sous-gouverneure de la Banque de France, c'est une experte des questions financières et monétaires, matière qu'elle a assez longuement brassée au Parlement européen. Elue successivement pour deux mandats européens en 2009 et 2014 sous l'étiquette centriste, elle est germanophone et elle pourrait être un atout important dans les relations Outre-Rhin.

Appelée par le président Macron pour devenir ministre de la Défense en 2017, c'est à ce moment là que les ennuis commencent...Un mois après sa nomination, elle en effet est obligée de démissionner, car, et c'est là que le bât blesse à Bruxelles, elle est soupçonnée d'être impliquée dans l'affaire des emplois fictifs d'assistants des eurodéputés du parti Modem.

Une affaire qui provoque d'ailleurs aussi à l'époque le départ du gouvernement des centristes François Bayrou et Marielle de Sarnez.

Depuis, l'enquête a été menée. Sylvie Goulard a remboursé 45 000 euros brut au Parlement européen au titre des salaires et charges de son assistant parlementaire, et le Parlement a clos le dossier le 30 août. L'enquête judiciaire française en revanche se poursuit.

Sylvie Goulard pourrait être aussi mise en difficulté lors des auditions devant le parlement européen par une autre affaire : un travail généreusement rémunéré pour un Think tank américain de l'automne 2013 à fin 2015 alors, donc, qu'elle était eurodéputée.

Elle était employée par l'Institut Berggruen du milliardaire américano-allemand éponyme comme "conseillère spéciale" du Conseil pour l'avenir de l'Europe. Groupe dont font aussi partie Jacques Delors, Pascal Lamy, Mario Monti, Tony Blair (sic) ou encore Alain Minc. A ce titre, Sylvie Goulard a au moins participé à la rédaction de deux documents d'une quinzaine de pages et à l'organisation de plusieurs réunions. En deux ans environ, elle a reçu pour salaire entre 324 000 et 350 000 euros. .. soit environ 12 000 euros brut par mois, en plus de son salaire mensuel d'eurodeputée de 8 700 euros.

Le choix d'Emmanuel Macron est-il une erreur ? Réponse dans quelques semaines après la confirmation des nominations par les parlementaires européens.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Des auditions contrastées

Commission européenne : Ursula Von der Leyen dévoile son équipe

Paris dit "Bye Bye" aux trottinettes électriques en libre-service