Pologne : l'homophobie au cœur des prochaines législatives

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Par OLIVER WHITFIELD-MIOCIC
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Les droits des homosexuels en Pologne ont été l'un des principaux sujets de débat de la campagne des législatives de dimanche. La communauté LGBT est la cible à la fois du parti au pouvoir et de l'Église catholique, influente pendant la campagne.

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Chaque année les mêmes images de violence, de Lublin à Varsovie, revendiquer ses droits en tant que personne LGBT ne peut se faire que sous la protection de la police.

En Pologne la communauté gay fait plus que jamais l'objet de persécutions, de quoi alimenter un climat de peur.

"Il y a des attaques lors des marches mais aussi dans la rue quand vous portez, je ne sais pas...un pantalon rouge ou que vous "semblez" gay", juge Yga Kostrzewa, militante LGBT.

La très catholique Pologne, demeure l'un des derniers pays d'Europe à ne reconnaître aucune forme d'union homosexuelle.

Le parti Droit et Justice (PiS) au pouvoir, en a même fait l'un de ses axes majeurs de campagne.

Lors d'un meeting Jaroslaw Kascynski, la patron du PiS a estimé que "la famille c'est une femme, un homme et leur enfant, dans une relation stable".

Une vision très restrictive de la famille en accord avec les positions d'une église toujours aussi puissante dans le pays. 92% des polonais se déclarent catholique, l'un des taux les plus élevés au monde.

"A l'approche des élections, des personnalités religieuses ont lancé des attaques cinglantes contre les personnes LGBT. En août, l'archevêque de Cracovie, la deuxième plus grande ville de Pologne, a ainsi qualifié la communauté gay de peste arc-en-ciel", analyse notre envoyé spécial en Pologne Oliver Whitfield-Miocic.

Le patron du PiS s'est félicité de ces propos. Et bien que le principe de séparation entre l'Eglise et l'Etat soit inscrit dans la constitution, en Pologne prêtres et politiques marchent souvent main dans la main. Une situation dénoncée par la coalition de gauche dans son programme pour les législatives.

"Notre coalition, la gauche, appelle à une société plus ouverte, plus tolérante et sécularisée. Nous devons avoir une séparation effective entre l'Eglise et l'Etat, car l'Eglise impacte les politiques polonaises depuis de trop nombreuses années", juge Dariusz Standerski, leader de l'alliance de gauche sous l'étiquette SLD.

Une position qui reste très minoritaire en Pologne. La coalition de gauche est créditée de 13% des voix dans les sondages, alors que le PiS, ouvertement homophobe, oscille entre 40 et 45% des intentions de vote. 

Selon une récente enquête d'opinion, pour les hommes polonais de moins de 40 ans, le mouvement LGBT est la plus grave menace pesant sur le pays.

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